BFM DICI
bfmdici

Hautes-Alpes: dix ans après, vers un nouveau procès dans l'affaire Amphoux

placeholder video
INFO BFM DICI - Officiellement déshéritée en 2019 après une décision de la Cour de cassation, la veuve de Marcel Amphoux ne compte pas abandonner son combat. Un nouveau procès devrait se tenir au civil cette fois.

L'affaire Amphoux bientôt de retour au tribunal. Près de dix ans après la mort de Marcel Amphoux, agriculteur de Puy-Saint-Pierre, sa veuve Sandrine Devillard refuse de signer les papiers de la succession. "Il y aura de toute évidence un nouveau procès", a indiqué ce mercredi sur BFM DICI son avocat Me Charles Lasvergnas.

"Ce surtout pas l'argent qui l'intéresse dans cette affaire, a-t-il jouté. Ce qui l'intéresse c'est la vérité et le rétablissement de ses droits"

En septembre 2011, elle avait épousé Marcel Amphoux, agriculteur de Puy-Saint-Pierre, dans les Hautes-Alpes. Mais très vite, l'union entre celui qu'on surnomme "l'Ermite des Alpes" et cet agente immobilière de vingt ans sa cadette avait beaucoup parler.

Un testament découvert par un proche

Des proches de l'agriculteur redoutaient notamment que l'argent soit au cœur de ce mariage. S'il vivait chichement, Marcel Amphoux possèdait plusieurs biens à Puy-Saint-Pierre, petit village typique niché dans le Briançonnais, près de Serre-Chevalier.

Un an après l’union, l’agriculteur avait demandé le divorce. Mais celui-ci n'a jamais pu être prononcé. Marcel Amphoux est mort en novembre 2012 après une sortie de route dans la commune de Puy-Saint-Pierre.

Quelque mois plus tard, en mai 2013, un testament avait été découvert par un proche de l'agriculteur. Dans ce document, rédigé peu avant sa mort, il indiquait lèguer tous ses biens à ses locataires et déshéritait son épouse.

Défaite devant la cour de cassation

Furieuse, Sandrine Devillard avait déposé plainte avec constitution de partie civile pour "abus de faiblesse, extorsion et tentative d'escroquerie". Pour elle, son époux avait subi des pressions de la part de ses locataires.

Mais depuis, la justice lui a donné tort. En décembre 2016, un premier non-lieu est ainsi rendu. "Marcel Amphoux possédait toutes ses facultés mentales et était dépeint par son entourage comme intelligent et instruit bien qu'atypique" avait estimé à l’époque le juge d’instruction dans son arrêt publié en partie dans le quotidien Libération.

Un an plus tard, la cour d'appel de de Grenoble avait confirmé ce non-lieu. Avant un nouvel échec le 6 mars 2019 devant la cour de cassation déshéritant officiellement Sandrive Devillard.

Pas encore de date pour un nouveau procès

Depuis cette date, tout est toujours bloqué. "Sandrine Devillard ne veut pas signer les papiers chez le notaire afin de clôturer définitivement la succession", regrette Maître Jean-Michel Colmant, avocat de l’un des locataires de Marcel Amphoux. Selon l'avocat inscrit au barreau de Gap, l’affaire va encore durer un long moment.

"La veuve a perdu au pénal. Mais il y aura certainement un procès au civil. Elle ira jusqu’au bout. Elle bloque la situation puisqu’elle sait qu’au final, elle n’obtiendra qu’une infime partie de l’héritage de Marcel Amphoux. La partie légale qui lui revient en tant qu’épouse puisque le divorce n’a jamais été prononce", précise-t-il.

De son côté, Me Charles Lasvergnas, qui défend les intérêts de Sandrine Devillard, confirme "qu’un nouveau procès au civil semble inévitable". Et poursuit : "ma cliente a tellement été traînée dans la boue qu’elle souhaite aller jusqu’au bout. D’autant que l’instruction a montré des éléments particulièrement troublants. Le testament au civil peut encore être considéré comme nul et non avenu".

Si aucune date n’est encore connue pour un éventuel procès, les deux parties s’attendent à une évolution de la situation "dans les prochaines semaines".

Valentin Doyen avec Benjamin Rieth