Hautes-Alpes: cinq ans de prison et 10.000 euros d'amende pour un dealer "saisonnier"

Un dealer a été condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt et 10.000 euros d'amende par le tribunal de Gap ce mercredi. Il comparaissait pour avoir écoulé de la drogue, principalement de la cocaïne, dans la station de Montgenèvre.
L'enquête ouverte pour trafic de stupéfiants au tout début de la saison d'hiver a permis de remonter la trace de Noureddine, 39 ans, vivant à Briançon. Accusé de transports, détention, offre, cession, acquisition et importation de stupéfiants, il a obtenu la cocaïne après plusieurs allers-retours à Turin.
Interpellé lundi dernier à son domicile, il a été placé en garde à vue, où il a par ailleurs outragé les forces de l'ordre et dégradé sa cellule. À son domicile, les forces de l'ordre ont saisi 53 grammes de cocaïne, 21 grammes de résine de cannabis et 350 euros en espèces.
Jusqu'à 41.000 euros de bénéfices
Déféré au tribunal de Gap ce mercredi, son attitude dans le box laissait présager d'une audience peu ordinaire. Lui l'assure: "je ne fais ça que depuis 4 ou 5 mois". Mais certains clients entendus disent le connaître depuis plus longtemps, six ans pour l'un d'entre eux.
Lors de l'audience, les débats tendus s'enchaînent pour éclaircir des points de l'enquête. Le gramme de cocaïne se monnaye entre 80 et 100 euros, "plus cher qu'à Marseille" fait remarquer la présidente. Les projections laissent entrevoir plus de 41 000 euros de bénéfices pendant la durée du trafic.
Finalement agacé par l'insistance de la présidente, l'accusé déclare à plusieurs reprises les bras en l'air: "je confirme tout !", comme abattu devant la sentence qui l'attend.
"Je ne le ferai plus"
La substitut du procureur requiert cinq ans de prison et 50.000 euros d'amende au regard des bénéfices réalisés. Elle réclame aussi une interdiction de séjour dans les Hautes-Alpes et la confiscation des scellés.
De son côté, la défense souligne le fait que l'accusé s'est expliqué devant le tribunal alors qu'il aurait pu garder le silence. Son avocat explique qu'il a "mal géré cette situation dans laquelle il s'était retrouvée", et demande une peine aménageable, sans amende puisqu'aucune somme significatrice n'a été retrouvée lors de la perquisition.
"Je ne le ferai plus. Condamnez-moi pour les stupéfiants, vous ne me verrez plus jamais! Je m'excuse pour tout ce que j'ai fait!", assure Nouredine, qui ne veut pas se faire expulser du département où réside sa fille.
Après délibéré, Noureddine est finalement condamné à cinq ans de prison et 10.000 euros d'amende. Abattu, il quitte le box non sans une dernière bravade à destination des gendarmes présents dans la salle. Un dernier baroud d'honneur qui n'a pas été retenu contre lui en l'absence de la greffière.