BFM DICI
bfmdici

Gréoux-les-Bains: un nonagénaire soupçonné d'agression sexuelle sur sa petite-fille relaxé

placeholder video
La jeune femme a affirmé s'être souvenue de l'agression récemment, lors d'une séance avec un psychologue. Faute de preuves, son grand-père a été relaxé ce jeudi 11 janvier.

Un homme de 90 ans, poursuivi pour agression sexuelle sur sa petite-fille alors âgée de 6 ans, a été relaxé ce jeudi 11 janvier par le tribunal de Digne-les-Bains. Le nonagénaire, désormais libéré de toute charge, s'est effondré à la barre en recevant le verdict, et est resté prostré quelques minutes, lâchant des sanglots.

Sa petite-fille était quant à elle absente à l'audience. Elle n'était pas non plus représentée par son avocat. La jeune femme l'a accusé de l'avoir forcée à pratiquer une fellation alors qu'elle était en vacances chez ses grands-parents à Gréoux-les-Bains au début des années 2000.

Profitant de l'absence de la grand-mère, qui suivait alors une chimiothérapie, il aurait, selon elle, agressé sa petite-fille. En audition, elle a décrit une scène traumatisante, précisant: "je me rappelle de son sperme sur mes mains".

Si les poursuites sont intervenues près de 20 ans après les faits, c'est que la jeune fille a expliqué ne s'être rappelé de cette scène que récemment. À son entrée en faculté, elle se retrouve seule et enchaîne les crises d'angoisse. Elle consulte alors un psychologue, et c'est lors d'une séance qu'elle se serait souvenue de ces faits.

Parole contre parole

Au moment de prendre la parole, l'avocate générale a évoqué "un faisceau d'indices" pour demander la condamnation du grand-père, reconnaissant que faute d'aveu ou de preuve, "c'est parole contre parole". Pour appuyer sa démonstration, elle s'est servie de la description du comportement du grand-père avec ses petites-filles, d'après les membres de sa famille.

Des "mains baladeuses, des regards déplacés, il profitait des bonjours et aux revoirs pour toucher les seins d'une cousine", souligne l'avocate générale.

Des arguments balayés par l'avocat du prévenu. Tonnant dans le prétoire: "on sait que cette jeune fille est en souffrance et on essaie de stigmatiser le grand-père". Il a également pointé la spécialité du psychologue, un sexologue, qui aurait permis de faire remonter les souvenirs de la jeune femme. "L'alpha et l'oméga de son analyse, c'est le sexe", a-t-il martelé.

Juste avant que le tribunal ne se retire pour délibérer, le prévenu avait pris la parole une dernière fois. "Je suis innocent, j'ai rien fait, je comprends pas ce qu'il m'arrive".

Ugo Marseille