Gap: une famille ivoirienne à la rue après avoir été déboutée de sa demande de droit d’asile

Une famille ivoirienne, sans logement pour le moment, à Gap. Une proposition d’hébergement temporaire a été trouvée. - Jade Buisson
Quelques sacs à dos pour unique bagage. C’est devant le centre d’accueil La Cordée, à Gap, que cette famille originaire de la Côte d’Ivoire s’est retrouvée ce mercredi 3 septembre au matin. Débouté de leur demande d’asile pour la seconde fois, cet été, ils ont été mis à la rue, tous les délais étant épuisés.
Une fois déboutées, les familles doivent quitter le centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) dans le mois. La famille de Mathieu habitait au Cada depuis le mois d’avril 2024. "Nous avons signé les papiers ce matin et nous avons rendu l’appartement du Cada", précise Mathieu. Lui, sa femme Laeticia et leur deux enfants, âgés de deux et quatre ans se sont alors retrouvés sans solution d’hébergement.
La famille s'est intégré
"Pour l’instant, on nous a proposé un hébergement de cinq jours dans un hôtel et on est obligé de l’accepter", explique-t-il. Pour l’heure, passée ce délai, aucune autre solution n’a été trouvée. "Après ces cinq jours, on va retourner dans la rue avec nos enfants en bas âges", admet le père de famille.
Sur le parvis de la Cordée, plusieurs Gapençais sont venus en soutien à la famille. "Je l’ai vu sur les réseaux sociaux, je trouve ça choquant que dans les Hautes-Alpes, on laisse une famille avec des enfants dans la rue", explique Julien, habitant de Gap.
La famille de Mathieu est intégrée dans le département des Hautes-Alpes. Le père de famille travaille dans une plantation de pommes. "Je suis motivée et j’accepte toutes sortes de travail", affirme-t-il. Son fils Moïse âgé de quatre ans est scolarisé en moyenne section à l’école de Puymaure.
Laetitia, Mathieu et leurs enfants sont en France depuis 2023. Ils ont commencé leur démarche administrative à Paris avant d'être envoyés à Marseille et à Gap. "Ils sont arrivés dans les Hautes-Alpes, car il y avait de la place pour les demandeurs d’asile", souligne Cécile Leroux, bénévole à l’association Maison Soleil.
Sous le coup d'une OQTF
Mais face à ces refus, la famille est dans une situation complexe. "Mathieu est sous OQTF (obligation de quitter le territoire français, ndlr), nous sommes en procédure pour l’annuler, mais ils ne peuvent pas demander de titres de séjour", confirme la bénévole.
En effet, à cause de cette mesure administrative, la famille de Mathieu n’a pas de droits sur le territoire français. En situation irrégulière, la famille ne peut donc bénéficier d'une orientation vers un logement, autonome ou accompagné selon la préfecture des Hautes-Alpes. Un dispositif d'aide au retour volontaire dans leur pays d’origine leur a été proposé par la Préfecture des Hautes-Alpes. Ces derniers l’ont refusé.
Une solution a finalement été trouvée auprès du 115 pour la nuit du mercredi 3 septembre.