Déjà condamné pour des violences conjugales, un homme écope de quatre mois de prison ferme à Digne-les-Bains

C'est un homme en pleurs qui est entré dans le box des accusés du tribunal judiciaire de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) ce mercredi 7 mai, soutenu dans l'audience par sa famille, elle aussi en pleurs.
Il est accusé d'avoir commis des violences envers sa compagne pendant la nuit du 2 au 3 mai. En plein milieu de la nuit, la victime, avec qui il est depuis huit mois, a réveillé son conjoint pour lui reprocher de s'être endormi sur le canapé. S'en est suivi un échange houleux lors duquel la victime a craché sur son compagnon et lui a mordu le doigt, tandis que l'homme l'a agrippée et lui a asséné une gifle.
Sous la violence du choc, la victime serait selon lui tombée dans les escaliers, une version contestée par la procureure au vu des photos dévoilées pendant l'audience. Un œil tuméfié, des hématomes sur le front, des griffures et un nez en sang peu compatibles avec une chute dans les escaliers. La police n'a pas trouvé non plus de traces de sang dans la cage d'escaliers.
Une amie de la victime porte plainte
C'est une amie de la victime qui a porté plainte après avoir vu les ecchymoses sur son visage. La victime quant à elle n'a pas souhaité faire constater ses blessures par un médecin, ni se constituer partie civile lors du procès pour une raison précise: elle a peur qu'on lui retire la garde de son dernier enfant, qu'elle a eu avec un autre homme actuellement en prison, d'autant qu'elle a déjà perdu la garde de deux enfants et que trois autres vivent avec leur père.
C'est également pour cette raison que l'homme accusé dans le box, qui a un travail et une situation financière stable, a accepté d'assumer la paternité du bébé.
Une relation toxique
L'accusé a décrit une relation toxique avec la victime. "Mon geste n'est pas justifiable mais elle m'a poussé à bout", a-t-il dit. Il a parlé de crises fréquentes de jalousie à partir du troisième mois de leur relation. À tel point, a-t-il prétendu, qu'elle l'empêchait de sortir.
"Tu ne te rends pas compte comment tu es quand tu bois", lui a écrit l'homme par texto. Lui, de son côté, a pris l'habitude de dévaloriser sa compagne en tant que mère.
Les arguments de l'accusé n'ont toutefois pas convaincu le parquet, qui a rappelé que l'homme avait déjà été condamné cinq fois, dont deux pour violences, la dernière affaire en 2023 étant, déjà, un cas de violences conjugales sur son ex-compagne. La procureure, qui a dressé le portrait d'un homme dangereux pour la victime et l'enfant, a estimé qu'il y avait un risque de récidive.
L'homme a supplié qu'on lui évite la prison, lui qui est psychologiquement fragile, a exprimé de profonds regrets concernant son geste. Il a finalement écopé d'un an de prison dont quatre mois fermes, avec deux ans de sursis probatoire et interdiction d'approcher la victime. La paternité de l'enfant ne lui a, quant à elle, pas été retirée.
3919
Le 3919 est le numéro d'écoute et d'orientation pour les femmes victimes de violences. Le numéro est gratuit, anonyme et accessible 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Il permet d'orienter les femmes qui le contactent vers les associations et structures adaptées pour bénéficier d'un accompagnement.