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Colère des agriculteurs: dans les Alpes du Sud, des inquiétudes très locales

Un agriculteur dans un champ en Eure-et-Loir en août 2020 (photo d'illustration).

Un agriculteur dans un champ en Eure-et-Loir en août 2020 (photo d'illustration). - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Partageant les revendications portées par leurs confrères à travers la France sur les normes et la concurrence étrangère, les agriculteurs des Alpes du Sud demandent également davantage de mesures protectrices face au loup.

Nouvelle taxation sur le gazole non routier, concurrence étrangère étouffante, normes jugées trop nombreuses: les agriculteurs hauts et bas alpins partagent les revendications portées par leurs confrères dans de nombreuses régions ces derniers jours. Mais dans les Alpes du Sud, s'ajoutent des problématiques plus locales, comme le loup.

Pour y faire face, les syndicats demandent aujourd'hui davantage de mesures protectrices, et surtout un statut particulier pour les chiens de protection. Elle permettrait d'éviter aux éleveurs des poursuites judiciaires en cas de mauvais comportement de leurs animaux.

"Des mesures sont déjà en place dans le Plan national loup (PNL) mais il faut aller plus loin, c'est l'État qui nous impose ces chiens, il faut donc qu'ils soient sous son égide", estime Margot Mégis, la présidente des Jeunes Agriculteurs (JA) dans les Alpes de Haute-Provence, alors que le vendredi 26 janvier, se tiendra au tribunal de Gap, le premier procès d'un éleveur haut-alpin. Il sera jugé pour les blessures sur un chien de particulier causées par son chien de protection.

Une facture d'électricité multipliée par deux en 2023

Les agriculteurs s'inquiètent également des coûts d'installation et de production, devenus intenables pour certains agriculteurs.

"Sur mon exploitation d'arbres fruitiers, mes charges en électricité sont passées de 55 000 à 116 000 euros et mes coups d'irrigation ont été multipliés par trois", détaille René Laurens, président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) des Hautes Alpes.

La FDSEA met aussi en avant la lente disparition des laitiers dans la région, passés de 600 à la fin des années 1990 à moins d'une centaine aujourd'hui.

Quant aux conséquences de la nouvelle taxation sur le GNR, le carburant utilisé pour les tracteurs, la facture pourrait s'envoler elle aussi et augmenter de 6.000 euros en 2024 pour l'arboriculteur René Laurens.

Jérémie Cazaux