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Censure du gouvernement: les élus des Alpes du Sud inquiets sur les 35 millions d'euros promis par l'État

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La ministre démissionnaire à la ruralité avait promis une enveloppe de près de 35 millions d'euros pour les Alpes du Sud, notamment après les intempéries survenues dans le secteur.

La censure du gouvernement Barnier sème le trouble dans les Alpes du Sud. Lors de sa visite à Guillestre, la ministre démissionnaire déléguée à la ruralité, Françoise Gatel, avait promis 34,8 millions pour les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence. Mais certains élus, qui avaient applaudi de bon coeur à cette annonce, sont aujourd'hui dans l'expectative.

Fabrice Borel, président de la communauté de Communes du Champsaur Valgaudemar, est inquiet. "Oui, c'est très inquiétant, anticipe-t-il. Nous, on a déboursé immédiatement 400.000 euros pour payer les entreprises, mais nous ne pouvons plus les payer là, donc on ne pourra pas faire ces travaux d’entretien des canaux sans ces aides de l’État".

En Ubaye, la présidente de la communauté de communes, Elisabeth Jacques, va plus loin. "C'est sur le comblement de subventions attendues, via le Fond vert ou d’autres mécanismes, que j’ai plus d’incertitudes, explique-t-elle. Ne pas soutenir un Fonds vert en 2025 serait catastrophique pour cet événement, mais aussi pour tout le reste dans nos zones de montagnes sujettes au réchauffement climatique. La sanctuarisation du Fonds vert pour les milieux ruraux de montagne est essentielle".

Les services de l'État se veulent rassurants

Dans sa commune de la Condamine-Châtelard, les dégâts se montent à 1,2 millions d'euros, que l'Etat s'est engagé à financer pour moitié.

Les services de l'État se veulent eux rassurants. "Nous avons à ce jour obtenu presque toutes les délégations de crédit annoncées par la ministre", assure le sous-préfet de Gap Benoit Rochas. Même son de cloche du côté de la préfecture des Alpes de Haute Provence. "La démission du gouvernement n'a aucun impact sur l'attribution des aides aux collectivités touchées", explique-t-on.

La députée des Hautes-Alpes, Valérie Rossi, se montre confiante quant au versement des sommes promises. "Je pense que si la ministre Gatel, qui est venue chez nous et qui s’est engagée sur quelque chose d’urgentissime, a donné sa parole, elle ne l’a pas donné en l’air, rassure-t-elle. Quand on s’engage auprès des communes, on sait que cela tient la route."

Et le cas échéant, le Sénat serait prêt à prendre le relais pour compléter l'enveloppe et respecter l'engagement de l'État. Une sorte de garantie réclamée par le sénateur des Hautes-Alpes, Jean-Michel Arnaud, auprès de ses collègues.

"Compte tenu des incertitudes politiques générées par l’Assemblée nationale, j’ai convaincu mes collègues sénateurs de voter ce mercredi 4 décembre en soirée un amendement portant 40 millions d’autorisation de programme et 30 millions d’euros pour couvrir si besoin était l’éventuel non-respect des engagements pris par l’actuel gouvernement par le suivant. Nous ne sommes jamais trop prudents", conclut-il.

Ugo Marseille