Ce que l'on sait de la disparition d'Émile, introuvable depuis plus de 60 heures

Le petit Émile, âgé de deux ans et demi, est introuvable depuis plus de soixante heures. Samedi, le garçon a échappé à la vigilance de ses grands-parents, dans un hameau de la commune du Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. D'importants moyens humains et techniques ont été mis à disposition pour le retrouver, sans succès pour l'instant.
Les opérations se poursuivent ce mardi, sous une forme différente. Dans sa dernière prise de parole, le procureur Rémy Avon a indiqué que "toutes les hypothèses restent d'actualité" dans l'enquête entourant cette disparition.
• Les circonstances de la disparition
Samedi, les grands-parents maternels gardaient le jeune garçon originaire de La Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône. L'enfant se trouvait dans le jardin après avoir fait une sieste. À ce moment-là, il a échappé à leur vigilance.
"La famille s'apprêtait à quitter la maison pour une excursion. Et, à ce moment-là, il a profité de cet instant de flottement pour filer", a expliqué à BFMTV François Balique, le maire de la commune du Vernet.
Les grands-parents ont constaté la disparition au moment où ils ont cherché à mettre Émile dans la voiture. Ils ont donné l'alerte vers 17h15, rapidement, les habitants de la commune se sont rassemblés pour entamer des recherches "autour et dans le village". Une première opération vaine.
Deux témoins ont cependant aperçu l'enfant "dans une rue descendante" avant le début des recherches, sans s'en inquiéter.
• Ce qu'ont donné les premières 60h de recherche
D'importants moyens ont été déployés dans l'espoir de retrouver le petit garçon. Plusieurs dizaines de gendarmes et de pompiers ont été mobilisés dimanche et lundi, ainsi qu'une équipe de cynophile avec des chiens Saint-Hubert, des limiers utiles pour la recherche.
D'importants moyens techniques ont aussi été mis en place, dont un hélicoptère avec une caméra thermique, ainsi que des drones, eux aussi équipés. Enfin, une battue de grande échelle a été mise en place grâce à près de 200 volontaires.

Les maisons des riverains ont été fouillées, les environs ont été ratissés, les passants et habitants questionnés... Sans succès. Lors de sa conférence de presse tenue lundi soir, le préfet des Alpes-de-Haute-Provence Marc Chappuis a reconnu qu'aucune avancée notable n'a pour l'heure été faite.
"Malgré toutes ces recherches, nous n'avons pas pu localiser l'enfant", expliquait-il lundi en fin de journée.
• Comment va se dérouler la nouvelle phase de recherche
Le maire de la commune l'a reconnu, "chaque mètre carré a déjà été scruté" lors de la première phase de recherche, dans les 5km environnants. Les battues menées ces 60 dernières heures ont couvert toute la surface qu'aurait théoriquement pu parcourir un enfant en bas âge. La méthode de recherche doit donc évoluer.
Plutôt que de miser sur un grand nombre de mobilisés, l'enquête bascule dès ce mardi dans une approche plus "ciblée". À la place des grandes battues, une cinquantaine de gendarmes mobiles sont sur place, sans sapeurs-pompiers cette fois. Deux véhicules de l'armée ont également été mis à contribution. La brigade cynophile pourrait à nouveau être appelée.
Les enquêteurs vont également s'intéresser aux connexions téléphoniques dans la zone lors de la fenêtre de disparition, à la recherche de connexions suspecte dans ce hameau d'une poignée d'habitants.
• La piste de l'enlèvement à l'étude
Le petit Émile n'a pas été retrouvé là où il aurait théoriquement pu se trouver. D'autres pistes que la fuite sont encore sur la table, comme expliqué sur BFMTV par le Général François Daoust. Outre l'hypothèse de "l'enfant parti", restent celles de l'"accident dissimulé" et du "prédateur d'opportunité".
"Aucune n'est privilégiée ni exclue", soulignait hier le procureur Rémy Avon.
Aucun élément n'a jusqu'ici permis de privilégier la piste de l'enlèvement, l'alerte n'a d'ailleurs pas été déclenchée, les "critères administratifs" n'étant pas réunis. Pourtant, les premières hypothèses explorées n'ayant rien donné, celle-ci pourrait être prise davantage au sérieux.
Pour l'heure, le maire de la commune dit ne pas y croire "plus que la piste accidentelle". "On voit tout ce qui se passe ici, quelqu'un qu'on a jamais vu est tout de suite repéré", assure celui qui a "encore espoir" de retrouver Émile.