Briançonnais: des études pour créer la ligne olympique "Loop 2030" bientôt lancées

Le conseil communautaire de la CCB, la Communauté de Communes du Briançonnais, mardi 1er avril. - Jérémie Cazaux BFMDICI
On a parlé Jeux olympiques d'hiver ce mardi au conseil communautaire de la CCB, la Communauté de Communes du Briançonnais. En première ligne, le sujet du "Loop 2030", une voie de bus pour faciliter la circulation, a soulevé de nombreuses questions de la part de l'opposition. Retour sur un débat mouvementé.
Durant le conseil mardi 1er avril, une convention tripartite entre la CCB, le Conseil Départemental 05 et Solideo a donc été votée pour mener des études de financement et de faisabilité pour la création d'une "voie réservée de bus à haut niveau de service" entre Briançon et Monêtier-les-Bains, en passant par Saint-Chaffrey et La Salle les Alpes. Seule l'élue d'opposition a voté contre le projet et la convention. Pierre Leroy s'est abstenu au regard de l'opposition unanime du conseil municipal de la commune de Puy-Saint-André, où il est élu. "Garantir un accès facilité aux sites de compétition pour les athlètes olympiques", voilà le premier objectif du projet qui vise à répondre aux attentes du CIO (Comité International Olympique) en vue des jeux olympiques 2030. Pour ses défenseurs, il s'agit aussi de créer un véritable héritage pérenne pour la vallée, d'éviter les embouteillages en haute saison et d'inciter aux transports en commun.
Une convention jugée "dangereuse" par l'opposition
Pour Francine Daerden, membre du groupe d’opposition de la liste Briançon Citoyenne, mais aussi élue d’Europe Ecologie Les Verts, le vote d'une telle convention "avec aucune information sur l'enjeu financier" peut s'avérer dangereux.
"On ne sait pas qui va décider, on a aucun élément", a déploré Francine Daerden avant de reprocher au conseil d'être dans un "déni économique, écologique et social. Vous êtes en devoir de dire aux Briançonnais des conditions réelles du CIO, nous ne connaissons pas l'impact de vos études".
Cette dernière a expliqué à BFM DICI douter de l’utilité d’un tel projet dans une vallée qui n’est confrontée à des embouteillages qu’à de courtes périodes durant la haute saison touristique: "Qui va payer et combien cela va-t-il coûter? On se sait rien!".
Devant le conseil communautaire, Francine Daerden a questionné l'article 6 de ladite convention, portant sur la confidentialité des informations concernant le projet de voie réservée. Dans le document signé par la quasi-totalité des élus et que BFM DICI a pu consulter, il est écrit: "Les parties s'engagent à préserver la confidentialité et à s'interdire toute communication à des tiers".
Une opposition "anticapitaliste" selon le maire
Durant cette réunion, les nombreuses accusations de "manque de transparence" ont poussé Arnaud Murgia, président de la communauté de communes et maire de Briançon, à prendre la parole pour défendre le projet qu'il juge "d’intérêt commun" pour l’avenir du Briançonnais.
"Vous avez un discours anticapitaliste alors que vous profitez d'un territoire aménagé et érigé grâce à une richesse fiscale. Nous devons beaucoup à nos anciens qui ont construit nos stations de ski. Vous ne voulez pas régler les problèmes car électoralement vous vous en nourrissez", a-t-il répondu à ses détracteurs.
Ce dernier précisant que l’autre solution pour emmener les athlètes du village olympique au site de compétition de Villeneuve, aurait été de "fermer la circulation".
Une fois la phase d’études terminée, les travaux de la nouvelle voie exclusive devraient débuter en 2027 pour se terminer en 2029, à un an des Jeux. La maîtrise d'ouvrage sera donnée à Solideo, la "Société de livraison des ouvrages olympiques" dont le budget est alimenté à plus d'un milliard d'euros, en majorité financé par l'Etat et les collectivités territoriales.