Briançon: la ville veut rebondir après la perte de l'organisation de la coupe du monde d'escalade

La fédération internationale d'escalade a décidé d'attribuer les prochaines éditions de la coupe du monde à Madrid. L'événement se déroulait à Briançon depuis 35 ans et la ville avait beaucoup investi autour de cette discipline et espère accueillir dès 2026 des événements internationaux.

Briançon ne veut pas que son grand mur d'escalade à 1,7 million d'euros livré en 2023 ne dépérisse. Le "Nid", cette structure de 18 mètres de haut a été cofinancée par l’État, la Région PACA et le département des Hautes-Alpes pour accueillir de grandes compétitions. Ce projet lancé il y a neuf ans devait asseoir la volonté du maire Arnaud Murgia de faire de Briançon la "capitale mondiale de l'escalade".

Or, la ville vient de perdre l'organisation de la coupe du monde d'escalade qui se déroulait dans les Alpes du Sud depuis trois décennies, selon les informations du Dauphiné Libéré.

Cette décision de la fédération internationale d'escalade (IFSC), officialisée mi-décembre, a été un choc. "On nous pousse à investir pour finalement nous retirer l’évènement, c’est toujours une déception car ça faisait 35 ans et on souhaitait continuer, ça pourrait faire réfléchir les autres villes qui vont accueillir des étapes de la coupe du monde", explique Franck Prigent, organisateur du mondial et principal mécène de l’évènement à BFM DICI.

Des exigences et des coûts trop importants

Il y a plusieurs raisons qui expliquent que la fédération se soit détournée de Briançon pour confier l'événement à Madrid.

Mise en place de nouveaux écrans géants, dispositif de sécurité toujours plus coûteux, diminution des recettes de la buvette, l’équilibre financier de l’évènement était de plus en plus difficile à réaliser. "Je mets beaucoup d’argent en tant qu’organisateur et au bout de 10 ans il a fallu qu’on fasse comprendre qu’on ne pouvait pas continuer de financer sans obtenir en retour la possibilité de faire plus de recettes sur l’évènement", ajoute l'organisateur qui chiffre à 700.000 euros les dépenses de la dernière édition.

Des grands événements de retour en 2026

Pour Franck Prigent, hors de question d’abandonner. La décision de la fédération internationale doit devenir un opportunité à saisir. "Il est possible d’agir sans l’ISFC, les  limites sont atteintes pour l’organisation des coupes du monde, elles ont eu leur âge d’or mais existent aujourd’hui les championnats du monde, les JO", analyse le mécenne.

"Les coupes du monde perdent de leur prestige et nous voulons recréer des évènements internationaux d’ampleur avec la participation des plus grands athlètes".

Briançon étant déjà bien identifié comme un territoire d’escalade et de l’excellence pour les athlètes, l'organisateur considère que "les top athlètes resteront dans les parages et on sera capable d’organiser des évènements rapidement grâce à de gros sponsors avec qui nous sommes déjà en discussion, les Price Money (récompense financière pour les athètes) que nous allons proposer participeront à faire la différence".

En attendant d’accueillir à nouveau les meilleurs grimpeurs mondiaux, le "Nid" sera utilisé du 19 au 23 mai prochain pour les championnats de France UNSS d’escalade.

Jérémie Cazaux avec Florent Bascoul