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Alpes du Sud: des élus et associations réclament la fin de la chasse à la marmotte

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Pour certaines associations de protection de l'animal, la chasse ne peut plus se justifier et doit être interdite.

120 élus et une vingtaine d'associations vent debout contre la chasse à la marmotte dans les départements des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence. Une lettre ouverte, demandant son interdiction, a été envoyée au nouveau ministre de la transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu. 

Le maire de Sisteron Daniel Spagnou ainsi que le député LFI des Alpes-de-Haute-Provence Léo Walter, sont signataires.

"Diminution du manteau neigeux"

Dans les Hautes-Alpes, la chasse traditionnelle est ouverte du 10 septembre au 10 novembre, les week-ends et les mercredis. Il est cependant interdit de déterrer l’animal, actuellement en phase d’hibernation.

Les membres de l'association pour la protection, l'étude et la valorisation des marmottes (APEVM), signataire de la lettre ouverte, expliquent que l’animal est soumis à de fortes pressions à cause des effets du changement climatique.

"La diminution du manteau neigeux ne permet plus de protéger l’animal des baisses de température hivernale, ce qui réduit ses réserves de graisse, le met en danger et l’empêche de se reproduire", explique la présidente de l’association Monique Constant.

Dans la réserve d'Eygliers, le nombre de spécimens décline d'année en année. Pour Annette Lebreton, membre de l'association pour la protection, l'étude et la valorisation des marmottes, la chasse ne peut plus se justifier et doit être interdite.

"Traditionnellement, la marmotte était chassée parce que sa chaire était consommée, explique-t-elle. Aujourd'hui, on conçoit bien que manger de la marmotte n'est plus une nécessité pour qui que ce soit. Donc, dans le contexte que l'on voit, on pense que ce n'est plus très utile de maintenir une autorisation de chasse de la marmotte."

De son côté, la fédération de chasse des Hautes-Alpes se refuse à tout commentaire. Contactés par BFM DICI, des chasseurs minimisent l’impact de la chasse sur cet animal qui serait avant tout menacé par la présence de chiens de protections de troupeaux dans les alpages.

Jérémie Cazaux et Solenne Bertrand