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Alpes-de-Hautes-Provence: la fermeture d'une classe à l'école de Bras d'Asse confirmée

La manifestation contre la fermeture d'une classe.

La manifestation contre la fermeture d'une classe. - BFM DICI

Malgré la mobilisation des élèves et des parents d'élèves, l'inspection académique a validé la fermeture d'une classe à l'école de Bras d'Asse ce lundi 11 mars.

Il y a quelques semaines, la nouvelle carte scolaire des Alpes de Haute-Provence était présentée et annonçait la fermeture d'une classe à l'école primaire de Bras d'Asse.

Ce lundi 11 mars au matin, un nouveau CSA (comité social d'administration) s'est réuni à Digne-les-Bains à cause d'un vice de procédure lors de la première réunion. Des habitants de Bras d'Asse se sont mobilisés avant le début du conseil pour demander un retour en arrière sur cette décision. "Et croyez-nous, on va lutter pour ne pas fermer", assurait l'un d'entre eux.

C'est en chanson et dès 8h30 ce lundi matin qu'une vingtaine de personnes, élus, habitants et parents d'élèves de Bras d'Asse se sont retrouvées devant l'inspection académique pour faire entendre leurs revendications.

La fermeture confirmée

A l'issue du nouveau CSA, rien n'avait changé quant à la décision de fermer une classe à l'école primaire. Les parents d'élèves de Bras d'Asse ont cependant été reçus par l'adjoint du directeur académique des services de l'Éducation nationale.

Ils ont ainsi pu exposer leurs arguments, notamment le fait que l'école souhaite accueillir les enfants dès 2 ans, ce qui pourrait augmenter les effectifs. Une idée qui n'a pas convaincu l'inspection académique qui reproche à l'école de ne pas être labellisée classe "TPS" (toute petite section).

Pour Gilles Paul, maire de Bras d'Asse, la mobilisation est pourtant importante pour les enfants comme pour toute la commune.

Une crèche surchargée

"C'était légitime qu'on se batte pour maintenir cette 4e classe, on l'a vu dans les projections: même si on augmente peu, on aura un souci avec les maternelles. On a une crèche qui est saturée sur la vallée avec une liste d'attente de 15 enfants, donc il faut absolument débloquer ça et l'idée c'était d'accueillir à l'école les enfants de plus de 2 ans pour regonfler les effectifs et soulager la crèche. Donc pour la ruralité et notre vallée ce serait l'idéal", avance-t-il.

Ce n'est pas la première fois que l'élu doit lutter pour conserver les classes sur sa commune "c'est un peu récurrent parce que les effectifs fluctuent. Là on est en zone creuse mais on va remonter. Comme le montrent les projections, c'est plus facile de fermer une classe que de l'ouvrir. En même temps fermer une classe ce sera la double peine car si les classes sont surchargées les parents auront moins envie de venir s'installer ...".

Pour Laeticia Cubaud-Mahut, parent d'élèves et parent déléguée la situation est incompréhensible. "On aura des classes de maternelle dans 2 ans à plus de 32 enfants, et l'an prochain on a 11 très petites sections qui peuvent être accueillies à l'école. Avec une fermeture de classe ce ne sera pas possible et on signe la mort de l'école et de notre vallée", se désole-t-elle.

La mobilisation "continuera"

Mais la maman d'élève n'est pas découragée pour autant. "On continuera la mobilisation", assure-t-elle. Devant l'inspection académique ce sont aussi deux grands-mères d'enfants de Bras d'Asse, toutes deux prénommées Annie, qui ont fait le déplacement .

"Quand j'étais maman je me suis battue pour le groupe scolaire et je suis là aujourd'hui car c'est important pour nous, parce que si on a plus d'école, il n'y a plus d'enfants et il ne peut pas rester que des vieux dans le village!", se plaint-elle.

Malgré la mobilisation, la carte scolaire restera identique à celle qui a été présentée il y a quelques semaines; précise Stéphane Bouthors, co-secrétaire du Snuipp/FSU 04, qui était présent à la réunion avec le directeur académique des services.

"Les votes ont été les mêmes que la première fois", explique-t-il. Il comprend et soutient toutefois la mobilisation des habitants de Bras d'Asse: "on est complètement solidaires de leurs revendications, parce que ce sont les conditions qu'on voudrait pour l'ensemble du territoire".

Laurie Charrié