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Alpes-de-Haute-Provence: les élections législatives se préparent dans la première circonscription

Une électrice dans un bureau de vote.

Une électrice dans un bureau de vote. - Loic VENANCE © 2019 AFP

A l'approche des législatives, qui auront lieu le 12 et 19 juin, l'heure est encore à la discussion dans la première circonscription des Alpes-de-Haute-Provence.

Ce sont deux dates cochées sur le calendrier de nombreux élus locaux: 12 et 19 juin 2022. Les élections législatives auront lieu dans tout juste sept semaines. Et même s’il a été réélu ce dimanche pour un second quinquennat, le président de la république Emmanuel Macron sait que chaque circonscription de France comptera dans la course à l’obtention d’une majorité à l’Assemblée Nationale. État des lieux dans la première circonscription des Alpes-de-Haute-Provence.

La gauche prête à se rassembler

Dans la première circonscription (Digne-Castellane-Gréoux) des Alpes-de-Haute-Provence, les jeux sont ouverts. Delphine Bagarry, la députée sortante, a claqué la porte de La République En Marche en cours de mandat. Une investiture d’Europe Écologie Les Verts est dans les tuyaux.

Dans le cadre des accords à venir avec LFI et les autres forces de gauche, Delphine Bagarry pourrait être celle qui rassemble. Pour autant, le Parti socialiste a déjà investi Sylvie Lyons sur la première circonscription. C’était avant le résultat du premier tour de la présidentielle et le coup de force de Jean-Luc Mélenchon.

"Les discussions sont apaisées. Toutes les forces de gauche vont discuter et tenter de trouver une solution commune. En tout cas, les Verts sont motivés pour rassembler", promet l’entourage de la députée sortante.

Anissa Slimi Demailly (France Insoumise), émet plus de réserves: "Avec Romain Béraud, nous sommes chefs de file sur la première circonscription. Et depuis plusieurs mois, nous avons fait le job. Il n’y a qu’à voir les résultats excellents de Jean-Luc Mélenchon sur Digne. Nous sommes toujours candidats à la candidature. "

"En tout cas, il n’y a aucune manœuvre électorale en local. Les discussions sont nationales. Nous nous rangerons derrière les décisions de Paris qui trouveront un binôme qui portera la vision de l’Union Populaire en s’appuyant sur le programme de l’Avenir en Commun", décrypte Anissa Slimy Demailly sur BFM DICI.

Et que feront les communistes ? Discuter avec le Parti Socialiste pour le moment…

Plusieurs noms pour la majorité présidentielle

Pour représenter la majorité présidentielle et La République En Marche, plusieurs noms circulent. Sandrine Cosserat était la favorite. Mais la maire de Volonne a finalement décidé de renoncer, au plus grand regret de Christophe Castaner. Sa dernière défaite aux élections départementales face à René Villard a pesé dans son renoncement.

Pour la remplacer, deux noms semblent tenir la corde. Le premier est Bruno Acciaï, le maire de La-Robine-sur-Galabre qui avait déjà tenté le coup pour obtenir l’investiture en 2017. Sans succès.

Il pourrait cette fois-ci avoir une chance. Sauf que sa défaite aux dernières élections départementales et son choix de rejoindre le Groupe Territoire démocratique social et européen du sénateur Jean-Yves Roux pour ce scrutin ne plaide pas en sa faveur.

Puis, il y a Paul Audan. Le maire de Gréoux-les-Bains a appelé à voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour de cette campagne présidentielle. Sa ville a pourtant basculé à l’extrême droite à l’issue du second tour. Paul Audan devait porter les couleurs des Républicains avant que Sandra Raponi ne soit finalement choisie. Ira-t-il en face de son ancienne famille?

"Audan est un bon choix stratégique pour Castaner. Ce virage à droite est intelligent. Surtout que Paul Audan est président des cités thermales de France. Ce qui coince avec lui, c’est sa relation avec les adhérents d’En Marche qui ne comprennent pas ce choix. Il va falloir plusieurs semaines de coaching pour qu’il soit opérationnel", analyse un observateur de la vie politique locale.

Un temps évoquée, la candidature de Patrick Martellini, l’ancien maire de Château-Arnoux-Saint-Auban, ne semble plus d'actualité. Il affirme à BFM DICI: "Je n’ai absolument pas envie de me 'jeter dans l'arène', de même je ne me suis pas porté candidat à l'investiture. J'ai annoncé il y a deux ans mon retrait de la vie publique et politique, les choses n'ont pas changé depuis."

Aucun candidat du côté des Républicains?

Côté Républicains, c’est la conseillère départementale de Digne, Sandra Raponi, qui était investie jusqu’à présent. Sauf qu’elle ne souhaite plus y aller. "J’ai déjà fort à faire avec le département et la présidence des Républicains dans le département", confirme Sandra Raponi à BFM DICI.

De là à ne pas voir de candidat des Républicains se présenter sur la première circonscription? Les candidats ne se bousculent pas au portillon. Le nom de Bernard Lipérini circule pourtant. Le maire de Castellane n’a jamais caché ses ambitions départementales ou législatives. Mais il n’a pas été choisi par les Républicains. Au grand regret de ses supporters.

L'extrême droite rebat les cartes

A l’extrême droite, rien n’est tranché. Mais un coup de poker n’est pas à exclure. Et il pourrait être tenté par Christian Girard. Pressenti sur la seconde circonscription, où il est élu, le manosquin pourrait se laisser tenter par la première circonscription.

Ce week-end, il a par exemple été aperçu sur le marché d’Oraison. Cette commune ainsi que d'autres villes importantes de la première circonscription -Château-Arnoux, de Castellane, de Gréoux-les-Bainsd- ont voté massivement pour Marine Le Pen. Ce qui pourrait donner des idées à Christian Girard.

"C’est une erreur s’il part. Des villes qui basculent RN ne voteront pas forcément pour un RN aux législatives", analyse un maire de droite du département.

Sans compter la présence d’un candidat ou d’une candidate de Reconquête. Ce qui pourrait rebattre les cartes à l’extrême droite. Parmi les autres pistes possibles, celle d’une candidature d’Aurélie Abeille, installée à Peyruis. C’est elle qui pourrait porter les couleurs du Rassemblement national sur la première circonscription.

Valentin Doyen