Alpes-de-Haute-Provence: les bergers montent au créneau et se mobilisent à Digne-les-Bains

Une dizaine de bergers se sont mobilisés ce jeudi 21 novembre 2024 devant les locaux de la (Direction de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations) à Digne-les-Bains. - BFM DICI
De meilleures conditions de travail, un salaire décent, des indemnisations pour leurs équipements et leur chien, des logements dans les normes légales… Les bergers des Alpes-de-Haute-Provence sont à bout et suivent un mouvement national. Ce jeudi 21 novembre, une dizaine d'entre eux se sont mobilisés devant les locaux de la DDETSPP (Direction de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations) à Digne-les-Bains.
Leur but? Se faire entendre, mais surtout que les choses bougent et rapidement. Ils estiment que leurs revendications ne sont pas prises en compte, depuis maintenant quatre ans. Des problématiques qui devraient, par la suite, remonter au préfet et jusqu’au ministère du travail selon eux.
"On ne va plus se taire", proteste Jean-Christophe Guichaoua, membre du syndicat des gardiens de troupeau, à la suite d'une réunion mixte paritaire avec la DDET.
Des employeurs agricoles qui ne respecteraient pas le code du travail
Lors de cette réunion, aucun éleveur ne représentait la FDSEA du 04, des représentants du syndicat étaient présents en visio.
"Cela fait quatre ans que ça dure, on n’est pas dupe. Ce n’est plus possible. Les conditions de travail des gardiens de troupeau ne peuvent plus durer."
La cause de leur colère? Il y en a plusieurs. Le plus gros problème reste celui des employeurs agricoles qui ne respecteraient pas le code du travail et leurs salariés. Jean-Christophe commente: "Cela concerne la limite du temps de travail hebdomadaire maximale obligatoire, les heures supplémentaires qui ne sont pas rémunérées, une indemnisation pour la fourniture de notre matériel, une indemnisation pour nos chiens. Mais surtout la santé et la sécurité".
D’après leur communiqué, les bergers font 60 à 80 heures de travail par semaine rémunérées entre 35 et 44 heures. Ils vivent dans des logements insalubres et dangereux, qui ne répondent pas aux normes légales, sans eau potable, ni chauffage, ni toit étanche.
Toujours d’après leur communiqué, ils revendiquent des indemnisations pour leurs équipements, pour leurs chaussures. Ils touchent déjà une prime de 50 euros, insuffisante selon eux. Ils ne touchent aucune indemnité pour la nourriture, le soin, l’entretien de leur chien.
Une expérience qui n’est pas valorisée, même après 20 ans d’ancienneté, ils seraient toujours payés au SMIC. Un salaire qu’ils considèrent largement insuffisant face à leur charge de travail: la responsabilité d’un troupeau dans des conditions pénibles.
Une situation qui risque "de dégénérer rapidement pour les employeurs si ça n’évolue pas vite", confie Jean-Christophe à BFM DICI. Des collectifs s’organisent sur tous les territoires d’après eux.
La prochaine rencontre avec la FDSEA du 04 aura lieu en février. En attendant, les bergers comptent bien continuer de se mobiliser.