BFM DICI
bfmdici

Alpes-de-Haute-Provence: le passage du rallye Monte-Carlo menacé d'annulation

Le Belge Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul, déjà présents avec Hyundai i20 au rallye de Monte Carlo le 22 janvier 2021, vont retrouver ses routes.

Le Belge Thierry Neuville et Nicolas Gilsoul, déjà présents avec Hyundai i20 au rallye de Monte Carlo le 22 janvier 2021, vont retrouver ses routes. - PHILIPPE DESMAZES © 2019 AFP

La spéciale initialement prévue entre Saint-Geniez et Thoard par le col de Fontbelle devrait être annulée pour des raisons de sécurité.

C'est un coup de tonnerre qui vient de s'abattre dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Le passage dans le département du 91e rallye Monte-Carlo, la première épreuve des championnats du monde des rallyes WRC, pourrait être menacé.

Initialement, une spéciale était programmée le vendredi 20 janvier entre Briançonnet et Entrevaux. Le lendemain, cinq secteurs étaient prévus: Malijai/Puimichel, Saint-Geniez/Thoard et Ubraye/Entrevaux.

Mais une autorisation non-accordée pourrait tout bouleverser. C'est Bernard Teyssier, vice-président délégué à l'attractivité touristique à Provence Alpes Agglomération qui l'explique ce mercredi soir à BFM DICI: "Le responsable de la sécurité du rallye m'a appelé. Il était catastrophé. Il a reçu une lettre du département expliquant ne pas avoir l'autorisation de faire la spéciale prévue entre Saint-Geniez et Thoard par le col de Fontbelle".

Un risque de "froisser" l'organisation

Une décision qui, pour l'élu, pourrait avoir des conséquences catastrophiques en termes de retombées économiques sur le territoire. "Aujourd'hui, tous les hôtels de Digne-les-Bains ou de Sisteron affichent complet. L'arrivée des voitures sur la place du Général De Gaulle est aujourd'hui remise en cause. Il devait aussi y avoir un changement de pneus devant le palais des Congrès", confie-t-il.

Joint par BFM DICI, l'Automobile Club semble moins pessimiste et se dit confiant que "la troisième épreuve, c'est à dire le samedi, se fera dans les Alpes-de-Haute-Provence".

Daniel Spagnou craint cependant de "froisser l’organisation du MTC et de perdre cet événement d’envergure internationale". L’élu s’est entretenu avec le sénateur Jean-Yves Roux, Christophe Castaner et Éliane Bareille, la présidente du département, pour tenter de trouver une solution de repli.

Une route de substitution proposée

Cette dernière se défend. Elle explique "ne rien avoir contre le rallye Monte-Carlo et contre les sports automobiles". Pour elle, il s'agit d'une question de responsabilité: "Il se trouve que plusieurs endroits du col de Fontbelle sont défectueux. Il y a des endroits où il n'y a plus de barrières de sécurité. La route est affaissée. La sécurité n'est tout simplement pas garantie. Si j'autorise le passage des voitures et qu'il y a un accident, il s'agira de ma responsabilité personnelle."

Éliane Bareille s'est en outre engagée à présenter les travaux réalisés au col de Fontbelle au mois de mars pour un éventuel tracé dans l'édition 2024. "J'ai conscience de ce que représente le rallye ici. Je n'ai pas envie de le voir partir et qu'il ne vienne plus." Et l'élue de promettre: "Ce que je veux, c'est le sauver dans les Alpes-de-Haute-Provence".

Alors que les inscriptions débutaient ce mercredi, le parcours initial reste pour le moment maintenu. Lorsque l'interdiction officielle d'emprunter le col de Fontbelle entre Authon et Thoard sera tombée, l'organisation du rallye planchera sur un "plan B" afin de maintenir les Alpes-de-Haute-Provence au programme.

Si une solution de repli par les tourniquets de Bayons a été envisagée, il semble que la situation géographique desserve ce secteur pourtant spectaculaire lorsque le rallye y passe. Bayons est en effet trop éloigné de Malijai, Puimichel, Ubraye et Entrevaux, communes déjà empruntées le samedi par les coureurs. Idem pour les Hautes-Alpes qui ne seront donc pas au programme.

Valentin Doyen avec Barbara Tornambe