Alpes-de-Haute-Provence: Eliane Barreille, présidente du département, visée par une plainte pour prise illégale d'intérêts

Éliane Barreille, présidente des Alpes de Haute Provence, sur le plateau de BFM DICI. - BFM DICI
C'est un capharnaüm judiciaire dans lequel se retrouve empêtrée la présidente du Département des Alpes-de-Haute-Provence Eliane Barreille, selon les informations du journal Le Monde.
Deux plaintes entremêlées, dont la dernière porte sur des soupçons de prise illégale d'intérêts. Toutefois, de source proche de l'enquête, ce dossier pourrait ne se résumer qu'à un simple conflit de personnes, avec une prise illégale d'intérêts difficile à caractériser.
Une accusation de "harcèlement moral"
Pour comprendre, il faut remonter en 2021. Mme K.B., fonctionnaire auprès du département, est employée dans un collège géré par l'institution. Victime de deux accidents de travail, elle est à cette date reconnue comme travailleuse handicapée. Elle estime que le département la cantonne à des missions d'archivage et lui propose des mutations loin de son domicile.
Pour elle, c'est clair, on cherche à la mettre "d'office" à la retraite d'après Le Monde, en la plaçant dans des "conditions de travail intenables". Une situation qu'elle ne supporte pas, la poussant à déposer une plainte pour un présumé harcèlement moral.
La plaignante va alors solliciter la protection fonctionnelle auprès du département, notamment pour que la collectivité prenne en charge ses frais de défense.
C'est alors Eliane Barreille en personne qui lui adressera un courrier pour lui répondre par la négative. Réaction immédiate du conseil de Mme K.B., Maître Mazzocchi, qui porte plainte pour prise illégale d'intérêts en juillet 2024.
"La présidente du conseil départemental, visée par une plainte pour des faits de harcèlement moral au travail, avait intérêt à faire échec à cette demande de protection fonctionnelle", estime-t-il auprès du Monde.
Mais les versions diffèrent nettement. Par voie de communiqué, le département des Alpes-de-Haute-Provence précise n'avoir pas eu connaissance de la plainte pour harcèlement moral au moment où la demande de protection fonctionnelle a été rejetée.
Le département se défend
"L’agent concerné a introduit plusieurs recours devant le tribunal administratif qui sont en cours d’instruction. Trois affaires ont déjà été jugées et ont été rendues dans un sens favorable au fépartement", assure la collectivité territoriale.
"Le Défenseur des droits, également saisi par l’agent, a conclu à l’absence de discrimination à son égard par le Département", est-il notamment précisé dans le communiqué.
Contacté, le procureur de la République de Digne-les-Bains Antoine Pesme confirme qu'une enquête est bien en cours, menée par le commissariat de Digne-les-Bains.