Alpes-de-Haute-Provence: des militants investissent le chantier Boralex à Cruis

Des militants ont investi le chantier Boralex à Cruis (Alpes-de-Haute-Provence) ce jeudi 23 novembre aux alentours de 7 heures. Quelques personnes se sont enchaînées aux machines pour protester et stopper la reprise du chantier de la centrale photovoltaïque sur la montagne de Lure.
Les reptiles en hibernation
Selon les opposants, l’autorisation, accordée exceptionnellement jusqu'à la fin du mois de novembre, à la multinationale n'est valide que sous le contrôle d'un écologue indépendant, capable de démontrer l'activité des reptiles sur place.
Or le collectif "Elzeard Lure en Résistance" affirme que l'écologue indépendant mandaté par Boralex ne sera sur place qu'à partir de la semaine prochaine. Toujours selon le collectif, les reptiles sont déjà entrés en hibernation et par conséquent, dans l'incapacité de s'échapper de la zone de chantier.
Les gendarmes se sont rendus sur place pour remettre à chaque opposant une convocation à la gendarmerie.
De nombreuses mobilisations
Les militants se mobilisent depuis plusieurs mois contre la construction du parc photovoltaïque.
En 2020, le collectif Montagne de Lure a déposé un recours juridique contre ce projet. Deux ans plus tard, en septembre 2022, des militants écologistes avaient tenté d’empêcher le déboisement de la montagne de Lure. En août dernier, les militants étaient parvenus à interrompre le chantier "jusqu'à nouvel ordre" en occupant le site.
Enfin, dimanche, une centaine de personnes s’étaient rassemblées à Cruis pour marquer leur opposition au projet. Le député Léo Walter était présent à leurs côtés.
Deux militantes devant la justice
Ces mobilisations répétées ont conduit deux militantes devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains la semaine dernière. Sylvie et Claudine sont poursuivies pour avoir entravé la circulation des véhicules sur une voie publique et pour avoir pénétré sans autorisation sur le chantier à Cruis en juillet dernier. Leur procès a été renvoyé au 5 décembre prochain.
Pour rappel, 11 associations de protection de l'environnement ont porté plainte pour destruction d'espèces protégées.
En effet, les résultats d'une étude de prospection, menée en juillet dernier par le Conservatoire d'espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d'Azur faisaient notamment état de la présence de la plante Ptychotis saxifraga "dans un secteur où sa présence n'était pas mentionnée dans le rapport de l'étude écologique de Boralex", faisait-il savoir. La multinationale n'a cependant pas interrompu son chantier.