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Alcoolisation des skieurs sur les pistes: trois bars dans le viseur de la préfecture des Hautes-Alpes

Des skieurs utilisent une remontée mécanique de la station de ski de Serre-Chevalier (Hautes-Alpes), le 3 février 2022.

Des skieurs utilisent une remontée mécanique de la station de ski de Serre-Chevalier (Hautes-Alpes), le 3 février 2022. - LOIC VENANCE / AFP

Info BFM DICI. Trois lieux festifs ont reçu un avertissement de la part des services de l’État concernant le respect des règles en matière de vente d'alcool dans les stations de ski. Une ultime étape avant une éventuelle fermeture administrative.

Intransigeante. La préfecture des Hautes-Alpes a décidé de durcir le ton avec les établissements susceptibles de ne pas respecter les règles en matière de vente d’alcool dans les stations de ski. Trois bars ou restaurants connus et ultra-fréquentés dans les stations des Orres, Serre-Chevalier et Montgenèvre ont récemment reçu un avertissement de la part des services de l’État, a appris BFM DICI.

Des avertissements qui concernent l'alcool servi à outrance, parfois aux mineurs, et le code des débits de boissons qui n'est pas toujours respecté. Le directeur de cabinet du préfet a reçu personnellement les gérants des trois établissements concernés.

"En saison hivernale, l'alcool est à l'origine d'insécurité et de nombreux troubles à l’ordre public dans les stations: rixes, incivilités, dégradations", rappelle la préfecture des Hautes-Alpes, qui souligne aussi que le ski et l’alcool ne font pas bon ménage.

"Il serait responsable d'un accident de ski sur cinq. A partir de deux verres d'alcool, le temps de réaction est allongé, la vision latérale est troublée, la vigilance baisse".

"La responsabilité des patrons est engagée à 100%"

Cette situation est bien connue des syndicats d’hôteliers et restaurateurs. "C’est un sujet récurrent aujourd’hui. En raison d’absence de discothèques, les gens vont maintenant s’alcooliser dans les BAM, bars à ambiance musicale, c’est la mode et la responsabilité des patrons de ces établissements est engagée à 100% en cas de problème", prévient Marc Gueydon, président de l’UMIH 05.

Du côté du parquet de Gap, le sujet n'est pas nouveau non plus et la procureure y voit deux façons d’aborder la question: "Soit il y a une mise en danger si l’alcoolisation de la personne à ski a des conséquences sur d’autres skieurs par exemple", avance Marion Lozac'hmeur. "Soit il y a un non-respect d’arrêté municipal si un tel arrêté d’interdiction de consommation d’alcool sur les pistes a été pris par le maire", poursuit-elle.

Pour l’heure et à notre connaissance, aucun édile en station ne s’est risqué à prendre un tel arrêté visant à limiter ou interdire la consommation d’alcool pour celles et ceux qui utilisent les pistes de ski.

Valentin Doyen