"18 mois de travail intense": cette association propose une solution contre l'agressivité des patous

Alors que les accidents en montagne liés aux comportements agressifs des chiens de protection se multiplient période estivale (71 cas en 2024 dans les Hautes-Alpes et 14 plaintes), certains éleveurs plébiscitent la "pastorale pyrénéenne", une association qui propose des chiens "sélectionnés" et un accompagnement "sur-mesure" pour les éleveurs.
Pour Boris Emeriau, éleveurs dans les Hautes-Alpes, il s'agit d'un problème structurel et ce sont les randonneurs qui doivent d'abord être pointés du doigt. "Il y a un schisme important entre la campagne et la ville, les touristes sont de plus en plus loin des réalités de la campagne. Le plus gros problème que j'ai, ce sont les résidents secondaires qui ne respectent pas notre travail agricole", dénonce-t-il.
Le tourisme estival, un vrai problème?
Pour Noémie, bergère depuis cinq ans, c'est bien la hausse de la fréquentation de la montagne pendant l'été et l'accessibilité grandissante qui est en cause: "Il y a de plus en plus de monde qui passe près du troupeau à cause de tous les vélos électriques et des remontées mécaniques en station qui sont de plus en plus souvent activées pendant l'été".
Pour Éric Chemin, éleveur et président du groupement pastoral de MeaCucumelle dans la vallée de la Guisane, les fautes sont partagées, mais il faut aussi que les éleveurs prennent les devants. "Je n'ai pas de problème avec mes Patous nés en bergerie. L'association 'La Pastorale Pyrénéenne' m'a sélectionné les chiots que j'ai gardés en filets un an avant de les mettre en montagne", explique-t-il. Aujourd'hui, l'éleveur est "suivi par un technicien" en cas de problème de comportement des chiens.
Une solution potentielle donc, mais qui n'est pas simple pour autant. "Tout ça m'a demandé 18 mois de travail intense", affirme Éric Chemin.