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Les ventes de voitures neuves reculent à nouveau en Europe

Le mois dernier, les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 7,8% dans l'Union européenne.

Le mois dernier, les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 7,8% dans l'Union européenne. - FABRICE COFFRINI / AFP

Le mois dernier, les nouvelles immatriculations ont reculé de 7,8%. Depuis le début de l'année, les ventes affichent une baisse de 3,1%. Un recul qui suit celui des grands marchés automobiles mondiaux, comme les Etats-Unis ou la Chine.

Le marché automobile européen est en panne. Depuis le début de l’année, les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 3,1%, selon des chiffres publiés ce mercredi par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA).

La chute était même plus sévère le mois dernier. En juin, les immatriculations de voitures neuves ont baissé de 7,8% dans l’Union Européenne. Les ventes n’avaient pas reculé en juin depuis 2013.

Un recul des ventes au 1er semestre dans toute l’Union

Au total, 1,45 million de voitures particulières ont été mises sur les routes européennes en juin, soit 113.000 de moins que l'an dernier sur la même période. Les cinq plus grands marchés étaient dans le rouge, notamment la France (-8,4%) et l'Espagne (-8,3%), mais aussi le Royaume-Uni (-4,9%), l'Allemagne (-4,7%) et l'Italie (-2,1%).

"Ce recul est pour une grande part attribuable à un effet calendaire négatif", a souligné l'ACEA dans un communiqué, précisant que juin 2019 comptait en moyenne 19 jours ouvrés dans l'Union européenne (UE), contre 21 pour juin 2018.

Le mois de juin 2018 avait également enregistré une hausse des ventes un peu artificielle, en anticipation du changement de système d’homologation en septembre 2018. Cette tendance s’était poursuivie une grande partie de l’été. L'organisme, qui représente les constructeurs automobiles actifs en Europe, avait revu à la baisse le 27 juin ses prévisions pour cette année. L'ACEA table désormais sur un recul de 1% des livraisons de voitures neuves en Europe, "légèrement au-dessus des 15 millions d'unités", alors qu'elle anticipait auparavant une légère croissance.

"Les 10 années de croissance exceptionnelle qu’a connu le secteur automobile est désormais dernière nous, nous explique Flavien Neuvy, président de l’Observatoire Cetelem de l’Automobile. Cette croissance, de 60 millions de voitures vendues dans le monde en 2009, au plus bas de la crise, à 95 millions, fût exceptionnelle pour une industrie lourde. Désormais, si le secteur ne va pas vers une crise majeure, il va connaître un ralentissement des ventes, avec des capacités de production très importantes, et avec de gros besoins en investissements pour préparer les défis du futur: voitures électriques, autonomes. Le tout dans un contexte réglementaire très dur".

Les marques françaises en léger recul

Les marques françaises n’échappent pas à ce recul. PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) a notamment vu ses livraisons de voitures particulières neuves baisser de 8% dans l'Union européenne le mois dernier, mais seulement de 1% au 1er semestre.

Le groupe reste cependant le 2e constructeur européen en volume, derrière le Groupe Volkswagen. Citroën a notamment bien résisté depuis janvier (+6,9%), aidé par le succès de ses nouveaux SUV (4x4 de loisir) C3 Aircross et C5 Aircross.

Les ventes de Renault (avec Dacia, Alpine, Lada) ont baissé de 3,6% en juin, de presque 1% sur les six premiers mois. Dacia soutient la marque française, avec des ventes en hausse de 10,6%. Les deux groupes français sont cependant en plein renouvellement de leurs modèles phares: les polyvalentes Peugeot 208 (aussi disponible en électrique) et Renault Clio, et les SUV urbains Peugeot 2008 et Renault Captur, sans oublier la citadine électrique Zoé.

Volkswagen toujours numéro 1 européen

Le groupe Volkswagen est resté le leader incontesté en Europe, avec près d'une immatriculation sur quatre, mais il a néanmoins été plus affecté que la plupart de ses concurrents par le recul des ventes observé en juin (-9,5%). Ses principales marques (Volkswagen -13,7%, Audi -9,4% et Skoda -8,6%) ont fait moins bien que la moyenne le mois dernier. Seule Seat a tiré son épingle du jeu (+7,4%). La filiale sportive de luxe, Porsche, vit des moments difficiles (-19,9% en juin et -19,1% sur six mois).

Pauline Ducamp, avec AFP