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Le Grand Paris repousse à juin 2021 l'interdiction de circuler pour les diesels de plus de 15 ans

Un contrôle anti-pollution le 10 janvier 2017 place de la Concorde à Paris. La mise en place des restrictions de circulation à l'échelle du Grand Paris doit donner lieu aux premières verbalisations à l'échelle de la métropole.

Un contrôle anti-pollution le 10 janvier 2017 place de la Concorde à Paris. La mise en place des restrictions de circulation à l'échelle du Grand Paris doit donner lieu aux premières verbalisations à l'échelle de la métropole. - JACQUES DEMARTHON, AFP

Les véhicules Crit'Air 4 (diesels immatriculés avant 2006) ne pourront plus circuler en semaine et en journée à partir du 1er juin 2021 dans le périmètre délimité par l'A86, avec les premières verbalisations attendues. En juillet 2022, ce sera au tour des Crit'Air 3, puis en 2024, les Crit'Air 2.

Le Grand Paris met à jour son programme de lutte contre la pollution automobile. Initialement prévues au 1er janvier 2021, les restrictions de circulation permanentes pour les véhicules Cirt'Air 4 (voitures diesels immatriculés avant 2006) ont été repoussées de six mois, au 1er juin 2021, selon un vote du Conseil de cette métropole le mardi 1er décembre.

Un report qui avait déjà été évoqué début novembre dans le contexte de pandémie et un déconfinement progressif programmé depuis jusqu'au 20 janvier au moins.

Quels véhicules concernés?

Les véhicules Crit'Air 4 sont les voitures et utilitaires diesel immatriculés entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005, mais aussi les deux roues motorisés immatriculés entre le 1er juin 2000 et le 30 juin 2004 et les poids lourds, autobus et autocar d'avant 2010.

En théorie, ces véhicules ne pourront donc plus circuler à l'intérieur du périmètre délimité par l'A86 et ses 79 communes, en semaine de 8h à 20h, à partir du 1er juin 2021. Mais cette mise en place de la Zone à faibles émissions mobilités (ZFE-m) au niveau de la région capitale reste pour le moment pédagogique, ne donnant pas lieu à des verbalisations.

Une telle interdiction existe en effet déjà depuis juillet 2019 pour les véhicules Crit'Air 5 (diesel entre 1997 et 2001) et non classés (essence et diesel d'avant 1997).

Quelle sanctions?

Cette interdiction des Crit'Air 4 doit se traduire par les premières sanctions pour les contrevenants et donc la fin de cette période pédagogique.

"Se déplacer dans une zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) avec un véhicule non autorisé ou sans vignette Crit'Air est sanctionné par une amende pouvant aller jusqu'à 450 euros. En général, il s'agit d'une amende forfaitaire de 68 euros", note le site Service Public, précisant que "la même amende est prévue si vous ne respectez pas les restrictions de circulation en cas de circulation différenciée lors d'un pic de pollution."

De la vidéo-verbalisation envisagée pour fin 2021

Au-delà des contrôles de police, la question de la vidéo-verbalisation se pose toujours.

Sur ce sujet, la publication d'un rapport coordonné par le préfet Bartolt est attendue. Ce rapport "doit étudier la faisabilité de la vidéo verbalisation des infractions" note un article d'Autoactu.com, précisant que "les élus du Grand Paris espèrent les caméras pour fin 2021, peut-être 2022".

Un programme calqué sur celui de la ville de Paris

Les restrictions de circulation seront étendues progressivement à d'autres vignettes, même si un vote de la métropole est prévu à chaque étape: dès juillet 2022, s'ajouteront les véhicules classés Crit'Air 3, les voitures essences immatriculées entre 1997 et 2006 et les diesels entre 2006 et 2011.

En janvier 2024, ce sera au tour des Crit'Air 2, soit les voitures essences immatriculées avant 2011 et toutes les voitures diesels récentes. Un programme désormais calqué sur celui de la Ville de Paris et qui doit aboutir à un objectif en 2030: l'interdiction de circuler pour tous les véhicules thermiques.

Les élus du Grand Paris ont également soulevé la question des aides pour inciter les Franciliens à changer de véhicule. Certains souhaitent la mise en place de prêts à taux zéro pour compenser le reste à charge de certains ménages. Le cumul des différentes aides (bonus, primes à la conversion et aide de la métropole) permet aujourd'hui de disposer d'une subvention pouvant atteindre 12.000 euros pour une voiture d'occasion et 19.000 euros pour une voiture neuve.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto