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La voiture électrique à "100 euros par mois" va bien revenir et ce jusqu'en 2030 (mais l'aide de l'Etat sera moins avantageuse)

La Peugeot 208 électrique faisait partie des modèles éligibles au leasing social en 2024.

La Peugeot 208 électrique faisait partie des modèles éligibles au leasing social en 2024. - Peugeot

Le dispositif du "leasing social" permettant de louer une voiture électrique à plus ou moins 100 euros par mois avait connu un grand succès l'an dernier. Il est renouvelé cette année sans date précise et jusqu'en 2030, même si l'enveloppe fortement réduite laisse envisager des conditions bien moins favorables qu'en 2024.

Le leasing social fera bien son retour dans les prochains mois. Un arrêté du 20 juillet publié au Journal officiel le 24 juin donne quelques détails sur ce dispositif qui a permis de financer l'an dernier la location de 50.000 voitures électriques en France.

Le leasing social se retrouve pérennisé pour les cinq prochaines années, avec un financement qui passera désormais par les certificats d'économie d'énergie (CEE), comme le bonus écologique à partir du 1er juillet prochain.

Bonne surprise dans le climat budgétaire actuel, le nombre de dossiers validés sera le même que l'an dernier. Face au succès rencontré et plus de 90.000 demandes, 50.000 demandes avaient finalement été validées.

"L'objectif du programme est de soutenir financièrement la location d'au moins 50.000 voitures particulières électriques à destination des ménages modestes, dont au moins 5.000 voitures pour les personnes dont le domicile ou le lieu de travail est situé dans une commune dont une partie du territoire est située au sein d'une zone à enjeu pour la qualité de l'air", peut-on lire dans l'arrêté.

Une enveloppe quasi divisée par deux

Alors que les zones à faibles émissions (ZFE) sont remises en cause, l'arrêté utilise le terme de "zone à enjeu pour la qualité de l'air", sans doute pour anticiper la fin ou le maintien sous une autre forme de ce cadre qui vise à exclure des voitures anciennes de circuler dans grandes villes. Une manière aussi de réserver 10% des dossiers à des personnes vivants dans des grandes agglomérations.

Début juin, on apprenait que c'était l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie) qui piloterait désormais ce leasing social, mais avec une enveloppe budgétaire fortement réduite, à 369 millions d'euros, contre 650 millions l'an dernier.

Forcément, l'aide par dossier en sera tout autant réduite: elle était de 13.000 euros par ménage financé l'an dernier et elle passerait ainsi à 7.380 euros. L'arrêté précise en outre que le leasing social ne sera pas cumulable avec le bonus écologique, ce qui aurait pu permettre de compenser cette baisse importante.

Dans ce contexte, difficile d'imaginer des loyers aussi faibles que ceux proposés l'an dernier, qui pouvaient tomber à 40 euros par mois. On resterait cette année sur l'objectif initial des loyers à 100 euros par mois, même pour une simple citadine.

Quelles conditions pour ce leasing social 2025?

Le ministère de la transition écologique n'a pas encore communiqué sur cette nouvelle version du leasing social, mais on suppose qu'il concernera des personnes ayant un revenu fiscal de référence par part inférieur ou égal à 16.300 euros par an, ceux qui peuvent actuellement bénéficier du bonus écologique maximum, à 4.000 euros.

L'an dernier, il fallait aussi justifier que la part du trajet effectué avec son véhicule personnel entre domicile et lieu de travail, était supérieure à 15 km, ou qu'on réalisait plus de 8.000 km par an dans le cadre de son activité professionnelle.

Les modèles éligibles devraient être les mêmes que ceux qui peuvent bénéficier du bonus écologique, en respectant les critères du score environnemental, avec un prix plafond de 47.000 euros, un poids inférieur à 2,4 tonnes et une autonomie supérieure ou égale à 200 km.

Quels modèles éligibles?

De quoi potentiellement profiter à des modèles comme la Citroën ë-C3, qui doit bientôt être proposée dans une version plus abordable qu'actuellement, avec un moteur 82 chevaux et une batterie 30 kWh qui permettrait justement de répondre à ce critère du 200 km d'autonomie théorique minimum.

La R5 bénéficie aussi depuis peu d'une version plus abordable, en finition Five, qui associe la petite batterie 40 kWh de la version "autonomie urbaine", avec un moteur de 95 chevaux et en se passant de charge rapide en courant continu.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto