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Voitures électriques: le bonus écologique bientôt augmenté de de 2.000 à 3.000 euros?

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Alors que les ventes de voitures électriques sont en baisse en France depuis le début de l'année, le gouvernement prévoit de recourir aux "certificats d'économies d'énergie" (CEE), payés par les fournisseurs d'énergie, pour augmenter les montants d'aides à l'achat.

Des aides à l'achat essentielles pour soutenir les ventes de voitures électriques? Alors que le bonus écologique a fortement diminué fin 2024, le marché recule depuis le début de l'année en France: -7,3% de janvier à mai par rapport à la même période l'an dernier.

Dans ce contexte, le gouvernement réfléchit à augmenter les montants des aides à l'achat. Un projet d'arrêté doit être présenté lors du prochain Conseil supérieur de l'énergie (CSE) le 17 juin et le texte, s'il était adopté, s'appliquerait dès le 1er juillet, selon le média Contexte, qui affirme que l'enveloppe 2025 du bonus écologique financé par l'État est presque épuisée selon des sources du secteur.

Reposer sur les certificats d'économies d'énergie

Avec cette enveloppe budgétaire limitée, le gouvernement envisage de faire financer le bonus écologique, principale aide à l'achat d'un véhicule électrique, par les "certificats d'économies d'énergie" (CEE), payés par les fournisseurs d'énergie, et augmenter les montants, indiquent également Les Échos dans un article publié ce jeudi 5 juin.

Les "certificats d'économies d'énergie" sont un dispositif basé sur le principe du pollueur-payeur qui oblige les fournisseurs d'énergie, les "obligés", à financer des actions de réduction de la consommation d'énergie et d'amélioration de l'efficacité énergétique.

Concrètement, un fournisseur d'énergie accorde une subvention à un ménage pour qu'il remplace sa chaudière au fioul pour une pompe à chaleur électrique, en échange de quoi il obtient un CEE. Tous les quatre ans, il doit justifier qu'il a atteint l'objectif quantitatif de CEE fixé par l'État.

Vers un bonus remonté à 3.100 euros?

Le gouvernement prévoit de réorienter fortement ce système, qui représente une enveloppe colossale de 4 à 6 milliards d'euros chaque année, vers la décarbonation de la mobilité et l'amélioration de la performance énergétique des logements.

Le CSE devait déjà examiner fin mai un projet de texte prévoyant d'orienter le financement du "leasing social" de véhicules électriques, jusqu'ici assuré par des aides publiques, vers les CEE.

Pour les ménages les plus modestes ou "en situation de précarité énergétique" (catégorie qui viserait aussi un public plus large), le bonus écologique pour l'achat d'un véhicule léger neuf passerait de 4.000 à 4.200 euros.

Mais surtout, il passerait de 2.000 à 3.000 euros pour les autres ménages (sans conditons de revenus), qui représentent les principaux acheteurs de voitures 100% électriques. Les Echos évoquaient en effet 3.100 euros, mais Bercy vient de préciser à BFM Business que la nouvelle aide maximale serait bien à 3.000 euros.

Des effets pervers d'une hausse espérée du bonus

Cette solution, si elle n'est pas confirmée rapidement avec cette mise en place au 1er juillet, pourrait toutefois déstabiliser le marché: les acheteurs pourraient en effet repousser leur achat en espérant profiter d'une aide plus importante, plus tard dans l'année voire en 2026.

Une situation similaire d'ailleurs depuis que le gouvernement communique sur le retour d'un leasing social en septembre prochain: ce dispositif très coûteux qui avait permis à des ménages à revenus faibles de disposer d'une voiture électrique en location longue durée à plus ou moins 100 euros par mois l'an dernier.

"Cela pénalise nos ventes de voitures électriques abordables, avec une partie du public qui repousse ses achats à la rentrée en attendant de savoir s'ils pourront bénéficier du leasing social", nous indiquait récemment le patron d'une grande marque automobile française.

Sur ce dossier, le recours aux CEE avait aussi été évoqué, avec une division par deux du montant de l'aide couvrant ce leasing social, de 13.000 euros l'an dernier.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto