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Grève: les Franciliens ont perdu 5h29 dans les bouchons la semaine dernière

Image d'illustration - Les Champs-Elysées à Paris, embouteillés.

Image d'illustration - Les Champs-Elysées à Paris, embouteillés. - ludovic MARIN / AFP

Lors de la première semaine de grève, les habitants de la région parisienne ont perdu 2 heures de plus qu’en temps normal dans les embouteillages.

Fortement congestionnée en temps normal, la région parisienne connait depuis le 5 décembre des records de bouchons. Selon des chiffres du spécialiste du GPS Tom-Tom, la semaine dernière, les automobilistes franciliens ont perdu 5h29 dans les embouteillages aux heures de pointe. En temps normal, ils perdent 3h26 (par rapport à un trajet-type d’une demi-heure sans difficultés de trafic). La semaine dernière, ils ont donc passés deux heures de plus dans les ralentissements.

"En Ile-de-France, chaque jour de la semaine dernière, les temps de parcours moyens aux heures de pointe étaient au minimum doublés par rapport aux temps de trajets en condition fluides", explique Vincent Martinier, directeur marketing de Tom-Tom.

"Nous restons structurellement dépendants de la voiture"

La principale raison de ces bouchons records vient d’un report massif sur les routes des voyageurs qui prennent habituellement les transports en commun. Mais à cette cause conjoncturelle s’ajoute une cause plus structurelle.

"Le covoiturage a été multiplié par trois. Le recours à la marche, déjà premier mode de déplacement en Ile-de-France en temps normal, a augmenté. Les Franciliens ont joué le jeu des modes de transports alternatifs, nous explique Christophe Gay, co-directeur du Forum Vies Mobiles, un institut de recherche indépendant soutenu par la SNCF. Mais ce report sur des modes de transports alternatifs limite cependant les déplacements. Nous restons structurellement dépendants de la voiture, surtout quand les transports collectifs ne fonctionnent plus".

Un problème d'aménagement du territoire

Pour le chercheur, c’est l’aménagement territorial de la région qui amène cette congestion. Ces dernières années, l'emploi s’est concentré à Paris et en petite couronne, deux zones où arrivent ou s'effectuent chaque jour une bonne partie des 43 millions de déplacements quotidiens dans la région. Ces zones d’activité économique ne sont en effet pas forcément des zones d’habitation. Ce découplage a pour conséquence le déplacement quotidien de millions de gens d’un bout à l’autre de la région pour aller au même endroit.

"Le déplacement est devenu la variable d’ajustement par rapport à toutes les autres thématiques, poursuit Christophe Gay. Le réseau de transports tous transports confondus est un système très efficace en Ile-de-France, mais c’est un système de forte concentration des flux. Il suffit d’un problème pour que ce système se grippe, et que nous assistions à une véritable thrombose".

Ce vendredi, 16e jour du mouvement social, le site Sytadin comptabilisait pratiquement 275 kilomètres de bouchons sur les principaux axes franciliens à 7 heures, soit un trafic bien au-dessus de la moyenne.

Pauline Ducamp