Comment Renault compte sortir du rouge

Deux milliards d’euros, c’est ce que compte économiser Renault sur les trois prochaines années, soit une baisse de 20% de ses coûts fixes. Le constructeur français a détaillé ce vendredi son plan de restructuration, un plan qui comprend 15.000 suppressions de postes dans le monde et des conséquences sur l’outil industriel en France et des économies dans l’ingénierie.
>>> 15.000 suppressions de postes dans le monde
L’information avait été révélée hier soir par BFM Business, Renault va supprimer 15.000 postes dans le monde. Le groupe automobile emploie actuellement 180.000 salariés, mais ne donne aucune détail sur les pays, usines ou sites concernés par ces suppressions de postes.
>>> 4600 suppressions de postes en France
Un tiers de ces suppressions de postes sera réalisé en France, mais Renault se refuse à parler de licenciements secs. Dans son communiqué, le constructeur souligne que "ce projet d’ajustement des effectifs s’appuierait sur des mesures de reconversion, de mobilité interne et des départs volontaires". Des négociations doivent s’ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux. Renault "s’engage aussi à ce qu’ils soient réalisés à travers un dialogue exemplaire avec les partenaires sociaux et les collectivités locales".
La suppression de 4600 postes en France correspond à un peu moins de 10% de la masse salariale du constructeur dans l’Hexagone (48.000 postes). Ces suppressions concerneront aussi bien des emplois dans la production que dans l’ingénierie ou les bureaux.
>>> 650 millions d’euros économisés dans les usines
Renault va réduire sa capacité de production dans le monde pour passer de 4 millions de véhicules à 3,3 millions et compte ainsi économiser 650 millions d’euros. A l'international, Renault annonce la "suspension des projets d'augmentation de capacités prévus au Maroc et en Roumanie". Il indique étudier "l'adaptation des capacités de production en Russie et la rationalisation de la fabrication de boîtes de vitesse dans le monde".
>>> Trois usines françaises concernées par des restructurations, la fermeture de Choisy-le-Roi
Dans cette revue de l’outil industriel, quatre usines françaises pourraient fermer ou changer de spécialité: les sites de mécaniques de Caudan (Morbihan) et Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), l’usine Alpine de Dieppe (Seine-Maritime) et celle de Maubeuge (Nord), qui produit actuellement des Kangoo et Kangoo électriques. Des discussions vont s’ouvrir pour que ce site intègre "un pôle d’excellence électrique" à Douai (Nord) situé à 70 kilomètres.
Ce matin, la direction et la CGT indiquent que la fonderie de Bretagne à Caudan ne fermera pas, précise l'AFP. Lors de la conférence de presse du constructeur, son président Jean-Dominique Sénard a confirmé la fermeture du site de Choisy-le-Roi, dont "les compétences seront valorisées en région parisienne".
>>> L’usine de Flins reconvertie à partir de 2024
Le projet inclut l'arrêt de la production automobile à Flins (Yvelines), à la fin de la Zoe après 2024. L'usine, qui compte actuellement 2600 salariés, sera reconvertie et récupérera l'activité du site de Choisy-le-Roi, qui emploie 260 personnes dans le recyclage de pièces
>>> 800 millions d’euros d’économies sur la R&D
Renault compte ici sur un travail plus efficace avec Nissan, dans le cadre de la stratégie "leader-follower" où chaque constructeur sera en charge d’un projet ou d’une région particulière. Le constructeur envisage également de réaliser 700 millions d’euros d’économies sur les "frais généraux et le marketing".
>>> Un désengagement de la Chine
Cette mesure avait déjà été annoncée en février: Renault ne produira plus de voitures thermiques en Chine et a revendu sa coentreprise avec le Chinois DongFeng. Arrivé tardivement sur ce marché, le constructeur français n’y vendra plus que de l’électrique et des utilitaires, deux lignes de produits où le constructeur réalise des marges. Dans la nouvelle organisation de l’Alliance, c’est Nissan qui aura le leadership sur ce marché.