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Bonus écologique, leasing social, surprime batterie... les Français se perdent dans la jungle des aides à l'achat pour une voiture électrique

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Face à la multiplication et aux changements trop fréquents d'aides à l'achat pour une voiture électrique, 8 automobilistes français sur 10 se disent perdus et souhaiteraient que des dispositifs soutiennent aussi les achats d'occasion de voitures thermiques récentes.

Bonus écologique, leasing social, surprime batterie, subventions locales... les aides à l'achat pour une voiture électrique se multiplient ces derniers temps. Mais dans cette flopée de dispositifs, difficile de s'y retrouver pour les acheteurs. C'est ce qui ressort d'une étude OpinionWay* pour Aramisauto dans un contexte de transition vers des véhicules moins polluants.

Elargir les aides à l'occasion récente

80% des automobilistes se disent en effet perdus face aux multiples changements des dispositifs publics d'aides à l'achat. La même proportion souhaiterait aussi que ces subventions soient élargies à l'achat d'un véhicule d'occasion thermique récent, alors qu'elles s'appliquent généralement aux voitures 100% électriques neuves. Ces aides visent en effet à appuyer la transition du parc automobile vers des voitures "propres", mais aussi à soutenir la production automobile alors que les ventes de voitures neuves sont loin d'avoir retrouvées leur niveau d'avant Covid.

Le public semble plutôt convaincus par ces nouvelles motorisations: plus d'un automobiliste sur deux envisage de passer à l'électrique ou à l'hybride pour son prochain véhicule (52% exactement soit 9 points de plus que l'an dernier). La proportion est très proche sur la catégorie des ménages modestes, 49%, avec une plus forte progression, +13 points par rapport à l'enquête réalisée en 2024.

Un budget dédié à l'achat automobile en baisse

Trois automobilistes sur quatre souhaiteraient la création d’aides dédiées à l’achat de voitures d’occasion reconditionnées, la spécialité d'Aramisauto qui a commandé cette étude. Une formule séduisante, avec des véhicules plus fiables que l'occasion classique, et une manière de s'adresser à une grande majorité de Français pour qui l'achat d'un véhicule neuf semble encore inenvisageable.

Le budget moyen mensualisé qu'un automobiliste consacre à l'achat d'une voiture se révèle en effet en forte baisse, à 238 euros par mois (210 euros pour les ménages modestes), contre 360 euros l'an dernier.

"Face à cette contrainte, près de sept automobilistes sur dix ont récemment adopté au moins une nouvelle pratique de mobilité, réduisant par exemple la fréquence de leurs déplacements (37%) ou reportant l’entretien de leur véhicule (15%)", note le communiqué de présentation de cette étude.

De fortes attentes en vue des municipales 2026

Dans ce contexte difficile, la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) est approuvée par 72% des sondés, de quoi illustrer "une aspiration à des solutions de mobilité accessibles et pragmatiques, plutôt que de contraintes ressenties comme déconnectées de la réalité économique des ménages".

Avec l'échéance des prochaines élections municipales de mars 2026, cette question de la mobilité apparaît comme un enjeu incontournable pour les Français. 94 % estiment que leur futur maire devrait inscrire au moins une initiative prioritaire sur ce domaine de la mobilité dans son programme.

Parmi les principales attentes exprimées sur ces prochaines municipales: 42% souhaitent une amélioration du stationnement, 37% attendent un développement de l’offre de transports en commun et 32% mettent en avant la nécessité de faciliter la mobilité dans les zones rurales et périurbaines.

Des aides "que pour les riches"?
Au-délà de cette jungle de dispositifs, où il est difficile de s'y retrouver, cette étude montre aussi que ces différentes aides conservent une certaine mauvaise image dans l'opinion public: en clair, elles viseraient uniquement des ménages aisés, qui obtiennent une réduction de prix sur des voitures neuves et chères.
79% des sondés indiquent en effet que "ce n'est pas aux pouvoirs publics de subventionner l'acquisition de voitures de luxe ou de gros SUV, même électriques".
Ils sont aussi 78% à trouver que "le montant des aides à l'achat automobile ne permet pas d'envisager d'acheter un véhicule électrique" et 74% à estimer que "les démarches à effectuer sont trop complexes".
Le leasing social vise justement à corriger cette tendance, mais avec des locations avec option d'achat qui ont aussi quelques inconvénients, et surtout en visant des ménages très précaires. De quoi renforcer un effet d'exclusion chez les classes moyennes, pas "assez pauvres" pour bénéficier des aides et "pas assez riches" pour en bénéficier et acheter une voiture neuve.

*Échantillon de 1.305 automobilistes, issu d’un échantillon de 1.597 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Au sein de cet échantillon, 387 personnes appartenant aux ménages modestes ont été interrogées. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. L’échantillon a été interrogé du 28 août au 1er septembre 2025 par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). Les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d'incertitude : 1,4 à 3,1 points au plus pour un échantillon de 1.000 répondants et de 2,3 à 5,3 points pour un échantillon de 350 répondants.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto