Strasbourg: quelles solutions d'hébergement pour les migrants de la place de l'Étoile?

La situation reste pour le moment bloquée. Les demandeurs d'asile qui avaient investi en avril dernier la place de l'Étoile, à Strasbourg, avant d'être relogés temporairement au sein d'un gymnase, sont revenus vivre dans le camp à la mi-juillet. Une centaine de personnes, dont des enfants, vivent dans des conditions déplorables.
"Il y a des rats, il y a des abeilles, il y a des moustiques... La nuit il fait froid. On ne peut pas se doucher, c'est compliqué. Parfois, il y a des associations qui passent pour donner à manger, mais rien de plus", témoigne auprès de BFM Alsace une jeune Tchéchène qui vit dans l'une des tentes de ce camp.
Comme elle, la majorité des demandeurs d'asile présents sur place sont originaires d'Europe de l'Est. "Strasbourg est une porte d'entrée pour l'ensemble du pays", explique Nourredine Alouane, porte-parole du collectif "Agissons 67".
Mairie et préfecture se renvoient la balle
Si la municipalité dénonce une "situation inhumaine" et a mis à disposition des habitants de ce camp de fortune de l'eau et des toilettes, elle assure ne rien pouvoir faire de plus pour remédier à la situation.
"C'est l'Etat qui mène la politique d'hébergement au niveau national, ce qui se décline par l'Etat décentralisé, à savoir les préfectures dans chaque département", argue Floriane Varieras, adjointe aux Solidarités à la Ville de Strasbourg.
Mairie et préfecture se renvoient depuis plusieurs semaines la responsabilité de la gestion de ce dossier, sans parvenir à se mettre d'accord sur les démarches à entamer.
"La Ville est propriétaire du terrain, c'est donc à elle d'engager les procédures nécessaires à l'évacuation de ces tentes. Une fois que ces procédures nécessaires auront été engagées, et abouties bien entendu, l'Etat, la préfecture, prêtera tout son concours pour orienter les personnes concernées", répond Mathieu Duhamel, secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin.
Des conditions sanitaires déplorables
Pour l'association "Agissons 67", le débat entre les deux institutions éclipse le "véritable problème", à savoir le manque de places d'hébergement disponibles.
"Sur l'ensemble des personnes qui appellent le 115, 89% ne trouvent pas de solution. C'est-à-dire qu'il y a un déficit structurel, des problèmes de moyens, à ce niveau là", indique Nourredine Alouane.
Au mois d'août dernier, la Croix-Rouge du Bas Rhin avait alerté sur la situation extrêmement précaire des demandeurs d'asile installés au Parc de l'Etoile et déploré des conditions sanitaires dangereuses.