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Strasbourg: à quoi va ressembler le réseau express métropolitain européen, premier RER hors Île-de-France?

La gare de Strasbourg va accueillir le nouveau service de RER de l'Eurométropole.

La gare de Strasbourg va accueillir le nouveau service de RER de l'Eurométropole. - BFM Alsace

Alors que le chef de l'État a annoncé la création de RER dans dix métropoles, celle de Strasbourg a déjà un projet bien avancé qui doit être mis en service le 11 décembre.

C'est le projet de RER hors Île-de-France sans doute le plus avancé. L'Eurométropole de Strasbourg va lancer dès le mois de décembre son Réseau Express Métropolitain Européen (REME) alors que le chef de l'État, Emmanuel Macron, a annoncé dimanche la création de RER dans dix métropoles en dehors de Paris.

En réaction, Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole en charge des mobilités, a "donné rendez-vous à Strasbourg" au chef de l'État pour le lancement du REME.

L'occasion pour l'élu strasbourgeois de rappeler que ce service, mis sur la table au printemps 2021, est financé uniquement par la région Grand Est et l'Eurométropole de Strasbourg à hauteur de 14,5 millions d'euros chaque année.

Six lignes concernées

Autour de Strasbourg, ce sont six lignes qui constitueront ce RER alsacien et offriront "un cadencement à la demi-heure, une amplitude de service étendue tôt le matin et en soirée", indique la région Grand-Est.

Les 6 lignes du futur réseau express métropolitain européen

• Strasbourg – Haguenau – Wissembourg/Niederbronn-les-Bain
• Sarrebourg – Saverne – Strasbourg – Sélestat
• Strasbourg – Sarreguemines
• Bruche Piémont Vosges – Strasbourg – Molsheim – Saint-Dié-des-Vosges-Epinal
• Strasbourg – Molsheim – Sélestat (via Barr)
• Strasbourg – Reding – Metz/Nancy

La mise en œuvre va se dérouler en trois temps et débuter dès le 11 décembre avec "813 trains supplémentaires sur une semaine complète par rapport au service annuel 2022", souligne la Région.

En clair, l'offre de train quotidien va être renforcée sur de nombreux axes avec des dessertes multipliées parfois par quatre. De 22 trains quotidiens, la gare de Graffenstaden profitera, avec le REME, de 68 trains par jour. Les dessertes sont doublées à Vendenheim et Geispolsheim. Sur son site, TER Grand Est détaille les évolutions gare par gare et ligne par ligne à compter du 11 décembre.

Le déploiement du REME se poursuivra avec, à partir du 2 janvier prochain, 67 trains supplémentaires et, au 21 août, 192 trains venant s'y ajouter. Le REME doit permettre ainsi la circulation de 1072 trains supplémentaires chaque jour par rapport au réseau en place avant le 11 décembre.

Manque de matériel et de personnel

La concrétisation du REME s'attire toutefois les critiques des cheminots qui multiplient les journées de grève. Le trafic des TER est perturbé depuis plusieurs jours en Alsace comme lundi dernier où seuls deux trains ont circulé entre Haguenau et Strasbourg.

"C'est un ras-le-bol qui est exprimé", a défendu au micro de BFM Alsace, Régis Hoffmann, secrétaire général CFDT cheminots Grand-Est. Avec l'Unsa, ils demandent l'embauche de cinq à six cheminots supplémentaires pour permettre la tenue du nouveau plan de circulation, au lieu des deux recrutements annoncés.

Même mouvement de grève suivi vendredi dernier, à l'appel de la CGT cheminots, qui a entraîné la circulation de moins d'un tiers des TER.

Les lignes classiques délaissées?

Les associations d'usagers s'inquiètent aussi du lancement du REME et craignent que les autres lignes de TER classiques soient délaissées.

"Est-ce que la SNCF va arriver à assurer cette offre supplémentaire alors qu'actuellement elle n'y arrive pas, par manque de conducteur, par manque de matériel", s'interroge François Giordani, président de la Fnaut Grand-Est, au micro de BFM Alsace.

Outre le renforcement des liaisons ferroviaires, le REME prévoit aussi l'amélioration des dessertes pour 13 gares TER concernées par le projet avec "des parkings, des lignes de cars et bus et des pistes cyclables", détaille l'Eurométropole de Strasbourg.

Amaury Tremblay