Stocamine: deux plaintes de l'association Alsace Nature classées sans suite

Le site de Stocamine à Wittelsheim dans le Haut-Rhin, le 11 janvier 2023 - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP
Deux plaintes d'Alsace Nature au sujet des déchets toxiques enterrés dans l'ancienne mine de potasse de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin), ont été classées sans suite, a appris l'AFP ce mercredi 7 février de l'avocat de l'association de protection de l'environnement, François Zind.
La première plainte, déposée en 2021 contre X pour qu'une enquête soit menée sur la nature des déchets enfouis, a été classée sans suite pour "prescription", a indiqué à l'AFP maître Zind, confirmant une information de Rue89 Strasbourg.
La seconde, déposée en septembre dernier contre le gestionnaire du site, la société Mines de Potasse d'Alsace (MDPA), pour "faux", "escroquerie" et défaut de maintenance du site de stockage de Stocamine, a été classée sans suite pour "infraction insuffisamment caractérisée", a précisé l'avocat.
42.000 tonnes de déchets toxiques entreposées
Il a annoncé que l'association fera appel devant le procureur général de Colmar de ces deux décisions prises fin 2023 par le parquet de Strasbourg.
Quelque 42.000 tonnes de déchets toxiques (cyanure, arsenic, mercure...) ont été entreposées dans l'ancienne mine de potasse de Wittelsheim à partir de 1997 dans le cadre d'une autorisation temporaire de 30 ans.
Les déchets, supposés être non-inflammables, ont pourtant provoqué un incendie au fond de la mine en 2002. Depuis, aucun déchet supplémentaire n'a été entreposé, mais les pouvoirs publics ont tergiversé pendant plus de 20 ans sur le devenir de ceux qui avaient déjà été accumulés.
L'État a finalement tranché en faveur d'un confinement définitif des déchets restants, une décision qui s'est traduite par la prise d'un arrêté préfectoral en septembre 2023. Cet arrêté autorisait de couler du béton dans l'ancienne mine pour rendre les déchets inaccessibles.
Saisi par Alsace Nature, le juge des référés du tribunal administratif de Strasbourg a décidé, le 7 novembre 2023, de suspendre, dans l'attente d'une décision sur le fond, le démarrage de ces travaux. Ces derniers sont fortement contestés par les élus et la population locale qui craignent à terme une pollution de la nappe phréatique d'Alsace, la plus grande d'Europe.
Le ministère de la Transition écologique a contesté en cassation cette décision.