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Réseau pédocriminel démantelé: l'avocat de l'évêque gallican qui s'est défenestré explique son geste par "un sentiment de honte"

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Un évêque gallican mis en cause dans une affaire de réseau pédocriminel est dans le coma après s'être défénestré ce vendredi 23 mai. Son avocat s'est exprimé quelques heures plus tard.

Interpellé cette semaine lors d'une vaste opération de démantèlement d'un réseau pédocriminel sur la messagerie Télégram, un évêque gallican alsacien s'est défenestré ce vendredi 23 mai. Maître Michaël Wacquez, son avocat, s'est exprimé sur BFMTV et BFM Alsace en début de soirée.

"Il n'a pas réussi à supporter la pression"

Ce dernier a tout d'abord confirmé que son client, âgé de 45 ans, "est dans le coma" et que "son pronostic vital est engagé" à la suite de sa défenestration. L'avocat a expliqué ce geste notamment par un "sentiment de honte".

"Je pense qu'il n'a pas réussi à supporter la pression d'avoir été pointé du doigt comme il l'a été depuis sa garde à vue (...). Cette affaire a fait l'objet d'un emballement médiatique. Il a eu le sentiment d'être jugé avant même de comparaître", a-t-il affirmé sur BFM Alsace.

"Il a exprimé un sentiment de honte dans la mesure où il était connu dans sa paroisse. Il est descendu de son piédestal. Je pense que le regard des autres, le regard de la presse, ont fait qu'il n'a pas réussi à sumonter ce sentiment de honte pour arriver à ce geste fatal ce matin", a poursuivi Me Wacquez sur BFMTV.

L'homme avait reconnu les faits

Placé sous contrôle judiciaire par un juge des libertés dans l'attente de son procès, le mis en cause avait pu regagner son domicile après son interpellation et sa garde à vue. Il avait l'interdiction d'entrer en contact avec des mineurs avant son jugement.

Il devait justement être entendu en comparution immédiate ce vendredi après-midi par le tribunal judiciaire de Strasbourg, alors qu'il avait déjà reconnu les faits en garde à vue.

"Il est dans une logique de repentance, il a reconnu les faits dès son interpellation, il n'était pas dans le déni. Il souhaitait pouvoir s'expliquer devant ces juges sur ses addictions", a confirmé Maître Michaël Wacquez au micro de BFMTV.

Il affirme que son client a été "happé" par la vaste opération visant à démanteler un réseau pédocriminel sur la messagerie Télégram. "Ce qui lui était reproché, c'était le stockage et la diffusion d'images par voie électronique", a-t-il poursuivi.

Des images pédopornographiques retrouvées

Maître Michaël Wacquez a également confirmé que lors de l'exploitation des "outils informatiques" de son client, "des images pornographiques concernant des enfants mineurs" ont été découvertes.

Il estime que selon "la jurisprudence" concernant les faits reprochés, le quadragénaire, qui n'avait aucun passé judiciaire, aurait potentiellement été condamné à "un sursis probatoire avec des obligations de soin", qu'il se disait prêt à assumer.

"En aucun cas, il n'a été reproché une quelconque agression sexuelle ou autre" sur des enfants de la paroisse gallicane où l'évêque officie, précise son avocat. Il a également ajouté que le quadragénaire n'avait eu "aucune interconnexion" avec "les autres personnes impliquées dans cette affaire".

En plus de l'évêque gallican, 54 autres hommes ont été interpellés entre le lundi 19 et le mercredi 21 mai, partout en France, dans le cadre de ce démantèlement d'un réseau pédocriminel.

Cette vaste opération a eu comme point de départ l'arrestation l'été dernier, par les policiers de l'Ofmin, de pédocriminels qui abusaient d'enfants et mettaient en ligne leurs méfaits sur Telegram.

Les agents ont ciblé ces 55 personnes avec 3 critères: ceux qui ont déjà des antécédents, ceux qui sont pères ou grand-pères et qui ont exprimé leur volonté de passer à l'acte, ceux qui exercent des métiers sensibles avec des enfants dans leur environnement.

Adrien Petiteau et Mathias Fleury