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"Je ne m'attendais pas à voir la mort d'aussi près": la plus jeune Française à avoir gravi l'Everest raconte son ascension

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À l'âge de 26 ans, l'Alsacienne Constance Schaerer est devenue la plus jeune Française à réussir l'ascension de l'Everest. Un défi qu'elle a relevé en hommage à son père, mort lorsqu'elle était enfant.

Elle a vécu "une expérience exceptionnelle". Quelques jours après avoir gravi l'Everest pour disperser une partie des cendres de son père, devenant par la même occasion la plus jeune Française à réaliser cette ascension, l’Alsacienne Constance Schaerer a partagé son émotion ce vendredi 23 mai sur BFMTV.

"Ca a été tellement intense et difficile, physiquement, mentalement, que je réaliserai quand je serai de retour en France" explique la jeune femme de 26 ans.

"C'est une grande aventure qu'on prépare depuis plusieurs années qui se termine, il y a beaucoup d'émotion par rapport à l'hommage que j'ai rendu à mon papa mais aussi par rapport à tout ce que j'ai vécu là bas, c'est une page qui se tourne" poursuit-elle.

"C'était son rêve"

L'Alsacienne s'est lancée le défi de gravir les plus hauts sommets des sept continents pour y disperser les cendres de son père et rendre hommage à celui qui est mort d'un cancer lorsqu'elle avait 9 ans. Un rêve devenu son projet de vie avec la création, en 2022, de son association "7 sommets contre la maladie", qui soutient également les enfants ayant un parent atteint d’un cancer ou ayant perdu un parent.

"Il y a quatre ans j'ai découvert une lettre dans laquelle il disait qu'il voulait que ses cendres soient dispersées sur les sept sommets et j'ai découvert plus tard que c'était son rêve de gravir les sept sommets pour être un modèle pour toutes les personnes atteintes d'un cancer", confie Constance Schaerer.

Après avoir gravi le Kilimandjaro (5.892 mètres) en Afrique, l’Aconcagua (6.962 mètres) en Amérique du Sud et le Denali (6.190 mètres) en Alaska, l'Alsacienne s'est lancée dans l'ascension de l'Everest, point culminant du monde à 8.848 mètres d’altitude.

Une épreuve difficile, pendant laquelle elle ne "s'attendait pas à voir la mort d'aussi près". "On a perdu un membre de notre équipe, on l'a appris le jour avant l'ascension finale de l'Everest, c'était extrêmement difficile pour nous parce qu'on est arrivé le même jour que lui à Katmandou il y a un mois et demi (...) on s'est posé beaucoup de questions, est-ce qu'on allait mourir nous aussi? On a vu d'autres personnes mortes sur le chemin", explique Constance Schaerer.

Trois derniers sommets à gravir

Pendant l'ascension, elle raconte avoir eu très froid et la peur de "ne pas tenir". "J'ai eu peur, techniquement il y avait aussi des parties difficiles, c'était vraiment intense, je pense que physiquement j'étais au niveau et qu'il n'y avait pas de raison de mourir mais forcément on y pense, surtout avec ce qu'on avait vécu les heures précédentes", abonde-t-elle.

La jeune femme s'est accrochée à son objectif pour aller au bout de l'ascension. "Je sais pourquoi je veux atteindre ces sommets", martèle-t-elle.

Prochaines étapes pour Constance Schaerer: l’Elbrouz (5.643 mètres) en Europe, le Massif Vinson (4.892 mètres) en Antarctique et le Puncak Jaya (4.884 mètres) en Océanie.

Emilie Roussey