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"C'est encourageant": en Alsace, la population de grand hamsters progresse mais reste fragile

Un grand hamster d'Alsace. (Photo d'illustration)

Un grand hamster d'Alsace. (Photo d'illustration) - AFP - Patrick Hertzog

Lors d'un comptage au printemps, 1.155 terriers ont été recensés sur 3.098 hectares de cultures favorables en Alsace en 2024. L'année précédente, 802 terriers avaient été recensés.

La population de grand hamsters a progressé en Alsace en 2024, dernière région où cette espèce protégée est présente, mais reste "fragile", a indiqué mardi 30 juillet la préfecture du Grand Est.

Lors d'un comptage au printemps, 1.155 terriers ont été recensés sur 3.098 hectares de cultures favorables en Alsace en 2024, contre 802 terriers en 2023 et 958 en 2022, indique la préfecture dans un communiqué. On estime qu'il y a un grand hamster par terrier, l'animal étant solitaire.

Éliminé par les agriculteurs

Systématiquement éliminé par les agriculteurs qui voyaient en lui un nuisible, le grand hamster a vu sa population décliner jusqu'à ce qu'il soit reconnu espèce protégée en 1993. Des opérations de réintroduction ont été mises en place, en partenariat avec des exploitants agricoles.

"Depuis 2016, et malgré des fluctuations interannuelles, une tendance d'évolution à la hausse du nombre de terriers se dessine", se félicite la préfecture.

"Toutefois, les effectifs restent encore fragiles et en deçà du seuil de viabilité (estimé à 1.500 individus sur un territoire de 600 hectares d'un seul tenant)", nuance la préfecture, invitant "à poursuivre les efforts en faveur de cette espèce et de la biodiversité de la plaine d'Alsace".

Environ 250 agriculteurs sont membres d'une association, l'Afsal (Agriculteurs et faune sauvage Alsace), et s'engagent dans la préservation du grand hamster, qui est une "espèce parapluie": sa protection entraîne celle de plusieurs autres espèces. En contrepartie, ils reçoivent une aide financière de l'Etat.

"Il y a du progrès, c'est encourageant"

Selon la préfecture, en 2023, 113 exploitants ont reçu une indemnisation d'un montant total de 582.320 euros pour la mise en place de cultures favorables et 33 exploitants ont bénéficié d'une aide de 128.197 euros pour la non récolte de bandes de céréales à proximité des terriers.

"Il y a du progrès, c'est encourageant" a déclaré à l'AFP Jean-Paul Burget, président de Sauvegarde faune sauvage, à propos du nombre de terriers recensés, tout en regrettant qu'ils soient concentrés dans le Bas-Rhin: "il faudrait faire exactement la même chose dans le Haut-Rhin".

Lui qui a fait condamner la France par la Cour européenne de justice en 2011 pour son manque d'efforts pour protéger l'animal, a porté plainte en mai contre Paris auprès du Conseil de l'Europe.

Il dénonce la non mise en oeuvre de certaines recommandations formulées dans la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe.

Une autre plainte a été déposée auprès de la Commission européenne visant le non respect de la décision de 2011 qui condamnait la France pour manquement à ses obligations de protection

M.L. avec AFP