"Jeu de cartes" antisémite: l'UNI suspend les membres de section strasbourgeoise

L'Université de Strasbourg (image d'illustration) - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP
Les membres de l'UNI de l'université de Strasbourg suspendus par leur direction. L'association étudiante classée à droite a annoncé sa décision ce mercredi 12 février dans un communiqué, après des accusations d'actes antisémites.
"En attendant les résultats de l’enquête, les personnes concernées par ces montages sont suspendues de notre mouvement", écrit la direction de l'UNI. Elle annoncé également déposer une plainte "contre les montages antisémites dont sa section strasbourgeoise est accusée".
Dans un premier temps, l'UNI avait rejeté toute responsabilité de sa branche alsacienne dans cette affaire en évoquant une "fake news" et annonçant deux dépôts de plainte, dont l'une pour diffamation.
Des montages antisémites
L'association étudiante a été épinglée début février par le collectif de juifs de gauche Golem. Sur son compte Instagram, le collectif a posté cinq images évoquant une sorte de "jeu de cartes" confectionné, selon Golem, par des membres de la section strasbourgeoise du syndicat étudiant de droite UNI.
"Ces éléments ne semblent être qu'un échantillon des actions et propos racistes, antisémites, sexistes menés par des militants de l'UNI Strasbourg", écrit le collectif dans un communiqué.
L'une des images montre le président de l'UNI Strasbourg portant une kippa avec une mention expliquant que, lorsque cette carte est "posée", "les autres joueurs perdent 20 euros, leur bijou le plus précieux et leur facture augmente de 300%". Une autre met en scène un homme au visage flouté, habillé en rabbin et portant la mention "Dérobe les gains du joueurs (sic) précédent et y ajoute 10%".
Deux autres images sont à connotation sexiste et islamophobe: l'une, intitulée "Les trois petits cochons", invite "la prochaine joueuse" à "perdre un vêtement"; l'autre représente, selon Golem, un militant de l'UNI Strasbourg habillé "en imam pour Halloween".
Un salut nazi filmé
Une enquête administrative a été lancée par l'université de Strasbourg, qui a également fait un signalement au titre de l'article 40 du code pénal, a indiqué Michel Deneken, président de l'Unistra. Deux députés du Bas-Rhin, l'EELV Sandra Regol et l'Insoumis Emmanuel Fernandes, ont aussi annoncé avoir activé l'article 40.
Par ailleurs, un étudiant accusé d'être un militant de l'UNI est au cœur d'une deuxième polémique après s'être fait filmer en train d'effectuer un salut nazi. Une autre enquête administrative a été ouverte par l'université de Strasbourg et un nouveau signalement au titre 40 du code pénal a été fait.