Bas-Rhin: les villes et villages fleuris s'adaptent aux contraintes liées à la sécheresse

Les municipalités se sont adaptées aux nouvelles contraintes environnementales en intégrant le développement durable, l’écologie et le réchauffement climatique dans leurs parterres de fleurs.

L’an passé, la grille d’évaluation du label Villes et villages fleuris a évolué pour intégrer "la gestion environnementale" afin de répondre un peu plus aux enjeux liés à la sécheresse.

Dans les communes du Bas-Rhin déjà décorées, la perte d'une voire deux fleurs est inenvisageable. Les municipalités se sont donc adaptées aux nouvelles contraintes environnementales en intégrant le développement durable, l’écologie et le réchauffement climatique dans le choix des fleurs qui ornent leur centre-ville.

"Ne consomment pas trop d'eau"

En ce mois de juillet, comme tous les trois ans, les jurés du fleurissement d’Alsace inspectent différentes communes labellisées Villes et villages fleuris pour garantir "une Alsace accueillante". Fleurs, jardinières, rien n’échappe au regard des experts.

"Ce qu’on regarde ici, c’est la composition, la propreté, si la composition est harmonieuse", explique Vincent Debes, président du jury Fleurissement d’Alsace Bas-Rhin, à BFM Alsace.

D’emblée, l’expert en botanique remarque des géraniums. "C’est notre fleur d’Alsace donc c’est important", note-t-il. La fleur locale est un plus dans la notation, mais elle n’est pas la seule.

Le président recherche aussi des variétés “où on fait attention à ce qu’elles ne consomment pas trop d’eau. Des variétés un peu plus résistantes comme l’allumette”.

Un projet de cuve de récupération d'eau

La gestion de la ressource en eau fait désormais partie intégrante de la notation. À Oberhaslach, commune labellisée trois fleurs depuis une décennie, les équipes municipales l’ont bien compris et ont revu leurs critères de fleurissement.

"Un géranium peut très bien survivre s’il n’a pas d’eau pendant 3 ou 4 jours par exemple, rapporte Fabien Junger, adjoint au maire chargé du fleurissement. On réduit également un petit peu les plantes plus gourmandes en eau."

Pour aller plus loin dans la préservation des ressources naturelles, "on est en train de réfléchir à un projet de cuve de récupération d’eau qu’on mettrait à la salle des fêtes, explique Rachel Le Guerer-Verger, adjointe au maire à Oberhaslach chargée du développement durable. Cela nous permettrait d’être autonome et de ne plus utiliser l’eau courante."

L’autre axe de réflexion de l’équipe municipale est "l’introduction de fleurs vivaces supplémentaires, des bulbes pour que le fleurissement soit quatre raisons", poursuit l’élue.

Une fois ces projets concrétisés, la municipalité voire sa consommation d'eau réduire d’un quart chaque semaine. Une initiative saluée par les membres du jury qui alternent entre conseils et notes.

Gestion de l'eau, valorisation des déchets verts

La gestion environnementale arrive en effet à la cinquième position dans la grille d’évaluation du jury du label des Villes et Villages fleuries qui doit, entre autres, évaluer les actions entreprises par une municipalité en faveur de la biodiversité et en faveur des ressources naturelles (gestion de l’eau, limitation et valorisation des déchets verts, méthodes alternatives d’entretien, énergie, et autres actions contre le changement climatique).

La liste sous les yeux, et après visite, les jurés tirent des conclusions. "Est-ce que la commune conserve sa fleur? Est-ce qu’il faut la revoir? Lui envoyer un courrier? C’est un ensemble", indique Thérèse Roth, technicienne espaces verts à Haguenau et membre du jury Fleurissement d’Alsace.

Dans la vallée de la Bruche, la commune de Mutzig s’est particulièrement distinguée et devrait recevoir les félicitations du jury. En fin de semaine, les six groupes se retrouveront pour délibérer. Le palmarès final sera dévoilé le 28 juillet.

Cécile Mootz avec Charlotte Lesage