Attentat de Mulhouse: l'assaillant déféré en vue d'une mise en examen, trois gardes à vue levées

Brahim A., soupçonné d'avoir perpétré l'attentat mortel sur le marché de Mulhouse, a été déféré ce mercredi 26 février, indique le parquet national antiterroriste (PNA). Il a reconnu "partiellement la matérialité des faits", précise le parquet qui ajoute que l'homme âgé de 37 ans "conteste toute adhésion aux thèses djihadistes".
Il va être présenté à un juge. Le parquet national antiterroriste requiert la mise en examen de Brahim A. et son placement en détention provisoire.
Deux frères de Brahim A. et son logeur libérés
Les investigations se poursuivent dans le cadre de l'information judiciaire des chefs notamment, d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et de tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, commises sur personnes dépositaires de l’autorité publique.
Les gardes à vue des deux frères de Brahim A. et de son hébergeur, ont été levées respectivement le 25 février 2025 au soir et le 26 février au matin, en l’absence d’éléments permettant, à ce stade des investigations, de caractériser leur implication dans le projet criminel terroriste.
Un mort et six blessés
Brahim A. est soupçonné d'avoir commis un attentat au couteau commis le samedi 22 février sur le marché du Canal couvert à proximité du centre-ville. L'homme, armé d'un couteau et d'un tournevis et criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand" en arabe), a d'abord blessé grièvement deux agents du stationnement.
L'attaque a fait une victime, Lino, un homme âgé de 69 ans de nationalité portugaise qui s'est interposé face à l'assaillant. De nombreux hommages lui ont été rendus.
Six autres personnes ont été physiquement blessées: deux des trois agents de surveillance de la voie publique initialement ciblés et quatre policiers municipaux.
Condamnation et obligation de quitter le territoire
L'assaillant présumé de l'attentat de Mulhouse est arrivé en France illégalement en 2014 selon Bruno Retailleau. Après une condamnation à six mois pour apologie du terrorisme, l'homme a été libéré après quatre mois et demi de détention. Il a alors été placé en centre de rétention administrative (CRA) pour trois mois, période pendant laquelle la France a essayé de l'expulser vers l'Algérie.
"L'individu qui a tué à Mulhouse avait été présenté 14 fois aux autorités algériennes, c'est les chiffres qui m'ont été fournis par le ministère de l'Intérieur. Et 14 fois, les autorités algériennes ont dit non", a précisé le Premier ministre ce mercredi.
Il a ensuite été assigné à résidence à Mulhouse, devant pointer au commissariat. Ce samedi, l'homme s'est présenté au commissariat mais a refusé de pointer. C'est après ce passage au commissariat qu'il a commis l'attaque au couteau.