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Alsace: des pertes enregistrées sur les vendanges 2024, notamment à cause d'un champignon

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Les vendanges 2024 en Alsace sont moins bonnes en raison d'un champignon qui a attaqué les vignes. Plusieurs vignerons enregistrent des grosses pertes.

Il aura tout mis en œuvre pour sauver ses raisins mais ça n'aura pas suffit. Comme beaucoup de vignerons alsaciens, Anthony Speitel enregistre de grosses pertes en 2024 sur son domaine à Dambach-la-Ville (Bas-Rhin): 50 à 60% de pertes sur son pinot gris et pinot noir, 20 à 30 % sur son Auxerrois et son Riesling.

En cause, le mildiou, un champignon dont l’épicentre s’est étendu de Dambach à Blienschwiller en passant par Diefenthal.

"Mon père me disait qu'en 25 ans c'est la première fois qu'il voit du mildiou dans le grand cru par exemple", témoigne Anthony Speitel, du domaine Louis Speitel, au micro de BFM Alsace.

"Et puis il n'y en avait pas qu'un peu, c'est ça le pire. Je pense que ça s'est vraiment propagé sur les zones chaudes en priorité. C'est pour ça que les grands crus ont été atteint au début et ensuite ça s'est étendu en pleine", ajoute-t-il.

"Un résultat catastrophique"

Un peu plus loin, à Bergheim, Jean-Michel Deiss produit habituellement en moyenne le tiers d’une production classique en Alsace. S'il a récolté 42 hectolitres hectare l’année passée, sa récolte a atteint les 36 hectolitres hectares en 2024.

Une baisse moins importante pour lui et surtout une année prévisible après deux années de canicule en 2022 et 2023, d’autant que la vigne reste une plante bisannuelle. "L'année dernière, elle n'a pas été capable de produire, de former beaucoup de raisins. La floraison s'est mal passée, nous avons eu des pertes", détaille le vigneron du domaine Marcel Deiss.

"Quand on additionne tout ça, on part d'une base déjà réduite à cause de ces millésimes prédateurs. On a des pertes en hausse, on arrive à un résultat catastrophique", ajoute Jean-Michel Deiss.

Le vigneron de Bergheim a adopté une économie de rendement différente de celle de ses confrères, prônant une économie de l’intention. Car pour lui, les bouteilles qui ont le plus de valeur finalement sont celles qui procurent des émotions.

D'après les premières prévisions, les vendanges 2024 ne s'annoncent pas très bonnes avec une perte de 23% estimée en moyenne à l’échelle nationale.

Emilie Jafrate, avec Marine Langlois