9 millions d'euros à Strasbourg, 4 millions à Mulhouse: les élus alsaciens dénoncent les coupes budgétaires prévues dans le budget 2025

Neuf millions en moins à Strasbourg, quatre millions à Mulhouse, 2,1 millions à Colmar... Les régions, départements, agglomérations et grandes communes vont devoir verser 2% de leur recette de fonctionnement à l'Etat. Une nouvelle annoncée lors de la présentation du budget 2025 faite ce jeudi 10 octobre et qui inquiète les élus alsaciens.
"C'est un véritable retour de la tutelle. De mon point de vue d'ailleurs, c'est contestable au plan juridique", avance Antoine Homé, vice-président en charge des finances dans l'agglomération de Mulhouse, et trésorier de l'Association des maires de France, au micro de BFM Alsace.
"Des services publics qui sont mis en danger"
L'élu demande aux parlementaires de ne pas voter ces mesures. "Nous ne disons pas que les collectivités ne doivent pas participer à l'effort commun, sauf qu'elles l'ont déjà fait", rappelle-t-il. "Contrairement à l'état, nous avons déjà la ceinture qui a été serrée au maximum." Il évoque notamment la perte de la taxe d'habitation.
Du côté de Strasbourg, cette coupe représente 17% de moins en termes de budget de fonctionnement pour la ville et pour l'eurométropole. Syamak Agha Babaei, premier adjoint à la mairie en charge des finances, dénonce des restrictions "particulièrement injustes pour les habitants".
Ces 9 millions d'euros en moins représentent plus que ce qui est donné chaque année aux associations sportives, plus que le coût de la restauration scolaire, ou encore plus que la gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans. "Ce sont des services publics concrets qui sont mis en danger", souligne Syamak Agha Babaei.
Des compétences de l'Etat à la charge des communes
Stéphane Leyenberger, maire de Saverne, n'est pour l'instant pas concerné par les mesures. Il prend tout de même part au débat en suggérant à l'Etat de "balayer devant sa porte".
"Il y a d'autres moyens de faire des économies, y compris pour les collectivités locales", explique-t-il, en citant "toutes les questions pour lesquelles l'Etat se décharge sur les communes sans compenser le coût", explique-t-il à BFM Alsace.
Exemple concret pour la ville de Saverne: deux équivalents temps plein sont mis à disposition pour la réalisation des papiers d'identité. Or, selon Stéphane Leyenberger, il s'agit d'une "compétence de l'Etat aujourd'hui complètement dévolue aux communes" et qui est "très partiellement compensée par une subvention en retour".
Les débats dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale du projet de budget de l'État pour 2025 démarreront le 21 octobre, selon des sources parlementaires à l'Agence France-Presse (AFP). Ce projet de loi de finances (PLF) devra d'abord être adopté en Conseil des ministres, la chambre basse tablant sur une adoption dans cette instance le 10 octobre, selon ces mêmes sources.