Var: huit personnes déferrées après la mort d'un militaire à la sortie d'une boîte de nuit

Photo d'illustration - afp
Huit personnes ont été déferrées devant le juge d'instruction de Toulon ce vendredi, après la mort d'un militaire frappé à la sortie d'une discothèque à Solliès-Pont, indique le procureur de la République de Toulon dans un communiqué.
Les huit individus, placés en garde cette semaine, sont trois vigiles de l'établissement, un des clients et quatre des cinq personnes accompagnant la victime.
Violemment frappé par deux vigiles
Les faits se sont déroulés aux alentours de 5 heures du matin, dimanche 27 août. Le militaire est violemment frappé par deux vigiles de la discothèque "Le QG", à la suite d'une altercation verbale dans la rue. Inconscient, il gît sur la chaussée. Trois vigiles et un client de l'établissement tirent alors son corps pour le dissimuler entre des véhicules stationnés, détaille le procureur.
"Les secours sont prévenus par un témoin et orientés, à leur arrivée, dans une mauvaise direction par l'un des vigiles. Ils repartent sans avoir pu prendre en charge la victime", poursuit le procureur.
Cinq autres militaires, avec lesquels il a passé la soirée, le ramènent dans leurs véhicules personnels, à l'unité dans laquelle ils sont hébergés.
Traumatisme crânien et hémorragie cérébrale
Le lendemain matin, alerté par ses cris et face à la gravité des blessures, la victime est prise en charge par les secours. Hospitalisée à l'hôpital Sainte-Anne, elle meurt le 1er septembre.
"L'autopsie révèle que le décès est secondaire à un traumatisme crânien avec hémorragie cérébrale diffuse", précise le procureur de la République de Toulon.
Une enquête est ouverte pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, non-assistance à personne en danger, modification illicite de scène de crime ou de délit", renseigne le procureur. Elle est confiée à la gendarmerie départementale de La Valette-du-Var.
Reconnaissance des faits
"Deux des vigiles reconnaissent avoir lui porté des coups après une altercation verbale et des gestes qu'ils décrivent menaçant de la victime", fait savoir le procureur de la République de Toulon. "Le troisième vigile et le client admettent avoir aidé à déplacer la victime inconsciente."
Il ajoute: "L'un des quatre vigiles reconnaît pour sa part avoir orienté les secours dans une mauvaise direction. Les quatre personnes ayant ramené la victime à son unité sans avoir prévenu les secours reconnaissent aussi les faits."
Une information judiciaire a été ouverte des chefs de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par une personne exerçant une activité de sécurité privée, entrave aux secours, non-assistance à personne en danger, et modification illicite de scène de crime.
Une possible fermeture du club
Le placement sous contrôle judiciaire et la mise en examen de ceux qui n'ont pas porté assistance à la victime sera décidé par le juge d'instruction. Concernant les deux vigiles ayant violenté l'agressé, leur placement en détention provisoire sera décidé par le juge des libertés et de la détention.
Une enquête préliminaire a également été ouverte à cause de l'absence d'agrément du centre national des activités de sécurité privée des vigiles de l'établissement. La préfecture du Var, a engagé une procédure administrative contradictoire contre l’établissement. La fermeture du club pour une durée de six mois est envisageable.