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Un "sentiment d'injustice": le chien d'un couple hyérois euthanasié à tort après une suspicion de rage

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Les propriétaires de l'animal dénoncent le fait que leur chien n'a subi aucun examen vétérinaire avant d'être déclaré contaminé. Ils ont déposé une main courante au commissariat de Hyères.

"Colère, désarroi, incompréhension." À Hyères, la famille Bessière ne comprend toujours pas pourquoi leur chien, Toki, un bichon maltais de deux ans, a été euthanasié début février pour une suspicion de contamination à la rage qui n'a jamais été avérée.

Au contraire, des analyses réalisées par le Laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy après la mort du petit chien ont même révélé qu'il n'avait jamais été contaminé.

"C'est surtout une incompréhension, que notre chien n'a été examiné par aucun vétérinaire", dénonce Philippe Bessière, propriétaire de l'animal, au micro de BFM Toulon Var. "Notre chien n'a subi aucun examen vétérinaire avant qu'il ne soit décrété contaminé de la rage."

Une décision contestée

Tout a débuté en décembre dernier lorsque Toki a rencontré lors d'une promenade un autre chien. Il s'avérera plus tard que le chien en question était porteur de la rage. Pour rappel, la rage est une maladie qui peut être transmise aux humains par les animaux. Mais les propriétaires de Toki ont assuré à de nombreuses reprises qu'il n'y avait eu aucun contact physique entre les deux chiens.

Pourtant, quelques jours plus tard, la Direction départementale de la protection des populations est venue frapper à la porte de la famille Bessière, assurant que leur petit chien avait été en contact avec un autre animal porteur de la rage, et qu'elle envisageait une euthanasie pour Toki.

Déterminés à sauver leur animal, les propriétaires du petit chien ont alors décidé de faire eux-mêmes examiner Toki par un vétérinaire. D'après ce dernier, le chien ne présentait aucun signe de la maladie.

Pourtant, les services de l'État n'ont rien voulu entendre. Un arrêté municipal de la ville de Hyères a été rendu, et des agents sont venus chercher le chien de force au domicile des Bessière le 7 février dernier.

"Ils étaient accompagnés d'un serrurier, une disqueuse, le matériel nécessaire pour éventuellement rentrer par la force si on n'avait pas obtempéré", raconte Philippe Bessière, invité ce mercredi 21 février sur le plateau de BFM Toulon Var. "On n'a pas eu le choix."

La famille dépose une main courante

Ce n'est qu'une semaine plus tard que les propriétaires de l'animal ont appris que Toki avait été euthanasié le jour même de son enlèvement par les services de l'État. Et surtout, qu'il n'était pas porteur de la rage.

La famille dénonce un "sentiment d'injustice" face au refus des services de la protection de population de les entendre, et face à l'absence d'examen médical sur leur animal avant qu'il ne soit euthanasié.

"Je ne comprends pas pourquoi, à un moment donné, on nous propose une solution de suivi pour notre chien -parce que depuis le début, nous avons toujours exprimé notre prise de conscience de l'importance de la santé publique- et qu'une semaine après, on vient nous amener un arrêté ordonnant l'euthanasie de notre chien", dénonce Philippe Bessière.

De leur côté, les associations de défense animale de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur dénonce des faits d'une "violence extrême", mais aussi un usage trop fréquent de l'euthanasie chez les chiens, pas seulement dans des cas comme celui-ci, mais également par manque de places dans les refuges. Nathalie, porte-parole de ces associations, estime que l'histoire de Toki "peut devenir l'emblème de la lutte contre l'euthanasie."

La famille Bessière a décidé de déposer une main courante au commissariat de Hyères, a-t-elle assuré à BFM Toulon Var, confirmant une information de France 3. Philippe Bessière salue également le soutien qu'il a reçu après la mort de Toki.

"De voir autant de compassion et de témoignages, de soutien, d'indignation (...) Ça ne nous ramènera pas notre petit chien, mais (...) si son décès peut servir à être le symbole d'un combat et de changer les choses, c'est toute notre volonté", déclare Philippe Bessière sur BFM Toulon Var.

Jimmy Comte avec Laurène Rocheteau