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"On était en train de mourir": deux Varoises témoignent après le trek cauchemardesque au Maroc

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Deux Varoises ont été hospitalisées en France après avoir été touchées par une grave épidémie de gastro-entérite aigüe lors d'un trek au Maroc fin octobre.

De retour en France, Sara Costanzo et sa coéquipière Valentina Ienco restent sous le choc de ce qu'elles ont vécu dans le désert. Les deux femmes s'étaient lancées, comme plusieurs centaines d'autres, dans un trek "d'orientation et solidaire" à travers les dunes du désert le 26 octobre. Cinq jours de marche proposés par l'opérateur français Désertours pour la bonne cause: la sensibilisation au cancer du sein.

Mais très vite, environ 200 personnes, sur les 800 participantes, ont présenté des signes plus ou moins sévères de gastro-entérite aigüe et des douleurs abdominales. Certaines ont aussi fait de nombreux malaises. "Je pleurais en suppliant qu'on m'aide", se souvient, au micro de BFM Var, Sara Costanzo, avant d'ajouter plus gravement: "Je regardais Valentina dans le lit à côté, dans un état incroyable, je la voyais mourir."

"J'entendais qu'ils essayaient d'appeler un hélicoptère, mais les autorités disaient qu'il n'y en avait pas. On était à deux heures du premier hôpital et on était en train de mourir. Le dernier jour, on a eu de la chance, on a eu des couches. C'est terrible. Les autres jours on se faisait dessus, au mieux. Sinon on tombait devant les toilettes, on était dans les excréments des autres", décrit-elle encore sous le choc.

Les deux Varoises, en rémission de cancer, ont été hospitalisées dès leur retour en France aux urgences de Marignane (Bouches-du-Rhône).

Une plainte pourrait être déposée

Ce voyage censé être porteur d'espoir dans un cadre idyllique a viré au cauchemar. C'est ce souvenir qui reste ancré dans la mémoire des participantes. Un collectif a lancé un groupe de messages pour recueillir des témoignages. "Beaucoup de femmes se sont ralliés, des femmes touchées", explique Filipo Costanzo, mari de l'une des trekkeuses touchées par l'incident.

"Des femmes, non seulement de ce trek-là, mais aussi d'un autre qui était organisé dix jours auparavant. On va se battre pour ma femme, pour son amie", explique ce dernier au micro de BFM Marseille Provence.

Le collectif souhaite porter l'affaire en justice. De son côté, Désertours, l'organisateur du Trek indique coopérer à l'enquête sanitaire menée sur le camp pour déterminer les causes de l'épidémie.

Jimmy Comte, Marie Debais et Clément Boutin