"Mon père était un homme bien": aux assises du Var, le fils de l'homme décapité à Toulon espère des réponses

"Mon père était un homme bien, aimant, charmeur et drôle". Pendant près d'une heure, Anthony, fils unique de Jean-Luc B. tué le 1er février 2021, a raconté la voix remplie d'émotion la vie de son père, sans-abri au moment des faits, devant la cour d'assises du Var ce mardi 25 février.
"Il a eu un parcours de vie chaotique. Il a fait une descente aux enfers dans la drogue", a témoigné Anthony, au deuxième jour du procès pour meurtre de Damien Coquelet, soupçonné d'avoir torturé et décapité Jean-Luc B., rue Joseph-Garibaldi, à Toulon.
Le fils de la victime est également revenu sur l'annonce de sa mort. Au lendemain des faits, c'est sa tante qui l'alerte du drame. "Je savais qu'il y avait des photos de la tête dans le carton qui tournaient sur les réseaux. J'ai voulu en avoir le cœur net. Quand j'ai vu la photo, je l'ai reconnu", affirme Anthony.
"Pourquoi il a tué son père?"
Le 1er février 2021, des passants entendent des cris provenant d’un immeuble à proximité. Peu de temps après, un vêtement ensanglanté tombe d’une fenêtre, suivi par un emballage d'électroménager.
Dans la boîte, une passante découvre une tête. Les forces de l’ordre interviennent et se rendent dans l’appartement. À l’intérieur, ils retrouvent un corps sans tête qui a été mortellement poignardé. Sur la scène du crime, Damien Coquelet, couvert de sang, tient des propos incohérents liés à son état d’ivresse extrêmement avancé.
Depuis ce jour, plusieurs questions hantent Anthony. Alors pour tenter de comprendre il assiste à tous les débats.
"C’est un démon tue-le"
"Pourquoi il a tué son père? Il aimerait savoir ce qu'il a pu ressentir, combien de temps il lui a fallu pour mourir, s'il a souffert. Ces réponses-là, seule l'audience peut lui apporter," explique Me Isabelle Colombani, avocate de la partie civile.
Un peu plus tôt, mardi matin, le regard absent, l'accusé peine à articuler pour expliquer son acte devant la cour.
"J'ai eu une voix dans ma tête qui m’a dit: 'c’est un démon, tue-le'. Les voix me disaient: 'il faut que tu lui coupes la tête, tu verras, c’est facile'. C’est dégueulasse, aujourd’hui je ne comprends pas pourquoi j’ai fait ça", poursuit l'ancien sous-officier de la marine.
Jusqu'à 30 ans de prison
L’homme confie avoir du mal à se souvenir des faits. Des trous de mémoires, des voix entendues… À la barre, il se contredit plusieurs fois sur le mobile.
La question du discernement est au cœur de ce procès. Malgré de nombreux propos incohérents et un état mental pouvant poser question, Damien Coquelet a été reconnu apte à répondre de ses actes devant la cour d’assises. Il risque jusqu'à 30 ans de prison.
Ce mercredi 26 février, dernier jour du procès, la cour entendra l’ex-femme de l’accusé avant les plaidoiries et les réquisitions.