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"Les personnels sont à bout": la quasi-totalité des urgentistes en arrêt-maladie à l'hôpital Sainte-Musse de Toulon

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La CGT s'insurge contre les conditions de travail des soignants, confrontés à un sous-effectif chronique et à une forte pression. La direction tempère et assure que "le dialogue social est nourri".

Les urgentistes de l'hôpital Sainte-Musse de Toulon n'en peuvent tout simplement plus. Ils sont si exténués que la quasi-totalité d'entre eux étaient en arrêt-maladie le lundi 16 octobre au matin -dont 100% des infirmiers-, contre 70% trois jours plus tôt.

La CGT relaie ce chiffre dans un communiqué au ton plus qu'alarmant. "Nous en avons assez d'être dans l'incapacité de prendre en charge les patients avec bienveillance, assez de la pression subie et de la peur quotidienne de faire une erreur auprès d'un patient, qui pourrait leur être fatale. Assez de devoir exercer quotidiennement en sous-effectif", peut-on lire dans le document.

Des conditions de travail détériorées

Les conditions de travail se sont particulièrement détériorées depuis la pandémie. Marie-Christine Guyot, secrétaire générale de la CGT de l'hôpital, a réuni des salariés devant l'établissement vendredi pour réaffirmer son degré de préoccupation auprès de la direction. Ce qu'elle fait "régulièrement", insiste-t-elle au micro de BFM Toulon Var.

"Ce qui nous est opposé en réponse est forcément très insuffisant", fustige la représentante syndicale. "Le rythme de travail est très intense. Les arrêts-maladies sont souvent non-remplacés. Les agents travaillent, font des heures supplémentaires, n'ont pas leurs congés convenablement. Nous en sommes là. Nous alertons. Néanmoins, rien ne se passe."

"S'adapter en permanence"

Yann Le Bras, le directeur de l'hôpital, tient à tempérer ces critiques. L'ancien patron du Chicas de Gap se dit "très attentif aux conditions de fonctionnement et aux conditions de travail des personnels dans les services d'accueil d'urgence, comme dans les autres services".

Et promet que "le dialogue social de l'établissement est nourri" et que la direction cherche avec les syndicats des solutions pour "s'adapter en permanence".

Si l'explosion du nombre d'arrêts-maladies a explosé, aucune fermeture -même partielle- des urgences n'est envisagée à ce stade, contrairement à l'hôpital de Saint-Tropez. Celui de Draguignan souffre lui aussi de manque de personnel, comme bon nombre d'établissements sur le territoire français.

Enzo Hinsinger avec Florian Bouhot