"On est obligé de faire 40 km": la fermeture nocturne des urgences de Saint-Tropez inquiète les patients

Depuis le 1er octobre, les 30% de majoration de la prime de solidarité territoriale incitant les soignants de Fréjus et de Draguignan à venir aider à Gassin ont cessé.

18h30, fin de l’accueil des urgences au centre hospitalier de Saint-Tropez. Les accompagnants des patients sont invités à attendre dehors. Les malades, eux, trouvent porte close.

Jusqu’à la fin du mois, les urgences du centre hospitalier de Saint-Tropez sont fermées entre 18h30 et 7h30 faute de personnel.

Depuis le 1er octobre, les 30% de majoration de la prime de solidarité territoriale, incitant les soignants de Fréjus et de Draguignan à venir travailler à Grassins a pris fin. Impossible donc pour le service de maintenir l’ouverture des urgences la nuit.

Une dégradation de l’offre médicale qui inquiète les patients. "On était devant la porte des urgences mais c’est fermé", constate une patiente auprès de Toulon Var. "On m’a dit d’attendre là pour qu'on puisse attendre les résultats des prises de sang."

Un accompagnant attend aussi à l’extérieur de l’établissement de santé. "On vient de me dire qu’à 18h30, on fermait les salles d’attente donc qu’on nous mettait dehors et que ça ne servait à rien de revenir", rapporte-t-il.

"On est obligé de faire 40 kilomètres"

Les locaux s’inquiètent également des fermetures nocturnes répétées. "On est obligé de faire 40 kilomètres pour arriver aux urgences à Fréjus ou de descendre à Toulon avec 60 kilomètres", rapporte un habitant de Cogolin. "C’est un peu dommage alors qu’on a un hôpital à 4 kilomètres."

Françoise Dumont, sénatrice du Var, s’émeut aussi de la situation, d’autant qu’un touriste allemand a été retrouvé mort dans sa voiture dans la nuit du 6 au 7 septembre. L'homme avait attendu 4 heures aux urgences de Grassin, qui ne recevaient pas les urgences vitales, avant de quitter les lieux. Une enquête pour "recherches des causes de la mort" a été ouverte après les faits.

"Aujourd’hui, on a malheureusement affaire à une gestion très comptable de la santé complètement bureaucratisée", rapporte la sénatrice à BFM Toulon Var. "Il faut mettre de la souplesse".

Françoise Dumont en appelle à remettre à plat le fonctionnement des urgences du département. Une réunion doit se tenir le 12 octobre prochain en ce sens avec les directeurs d’hôpitaux du département et l’Agence régionale de santé (ARS) du Var.

Les urgences vitales transférées à Fréjus

Sollicitée sur la problématique de l’accueil des urgences de nuit à l’hôpital de Saint-Tropez, l’ARS a invité BFM Toulon Var à joindre la direction de l’hôpital qui n’a pour l’heure pas répondu aux sollicitations.

"L’agence régionale de santé fait ce qu’elle peut. Elle se démène même", rapporte de son côté Vincent Morisse, président de la communauté de communes du Golf de Saint-Tropez au fait sur le sujet. "Seulement, on n'arrive pas à trouver de médecin urgentiste."

Dès 18h30, et jusqu’à la fin du mois, les patients doivent contacter le 15. Les urgences vitales sont quant à elles transférées vers Fréjus. Pour les petites urgences, les patients sont invités à se rendre à la maison de garde de Saint-Tropez, ouverte jusqu’à 22 heures jusqu’à dimanche.

Marylène Lapichino avec Charlotte Lesage