"Il manque à la ville", "il faut passer à autre chose"... Le possible retour de Hubert Falco à la mairie de Toulon fait débat

Un potentiel retour en politique d'Hubert Falco qui en surprend plus d'un. La cour de cassation examine bientôt le bien-fondé d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) dans lequel l'ancien maire de Toulon conteste sa peine d'inéligibilité. Avant son procès final en cassation, il pourrait ainsi retrouver ses mandats municipaux et métropolitains.
Une hypothèse qui séduit déjà certains Toulonnais. "Il a quand même fait beaucoup pour la ville de Toulon, elle s'est modernisée", estime Guy, 71 ans. "Il manque à la ville de Toulon, après tout ce qu'il a entrepris", enchérit Michel. "La peine a quand même été très sévère."
Du côté de certains élus locaux néanmoins, l'ombre du retour de Falco n'est pas vue d'un bon œil.
"Qu'il foute la paix à madame Massi et à son équipe municipale", lance la conseillère municipale (Union des centristes et des écologistes) Cécile Muschotti. "Qu'il foute la paix à toutes celles et tous ceux qui ont envie de travailler pour l'avenir de Toulon."
"C'est quelqu'un qui est accro au pouvoir et à l'exercice du pouvoir, comme beaucoup de politiques chroniques", estime à son tour Pierre-Jacques Depallens, conseiller municipal (Un vrai cap pour Toulon). "Après 27 ans de mandat, c'est terrible de se retrouver seul avec le téléphone qui ne sonne plus."
"Il faut désormais que tout le monde passe à autre chose", conclut enfin un dernier élu.
La QPC examinée le 18 décembre
Condamné en première instance puis en appel à 18 mois de prison avec sursis, 30.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité pour recel de détournement de fonds publics dans l'affaire du "frigo", l'ancien maire de Toulon de 77 ans conteste toujours une partie de sa peine.
Il dénonce notamment l'application provisoire de sa peine d'inéligibilité, qui selon l'édile et sa défense, viole sa présomption d'innocence.
La cour de cassation se penchera sur la QPC le mercredi 18 décembre prochain, à Paris. Si elle est jugée pertinente, elle sera alors transmise au Conseil constitutionnel, qui aura trois mois pour y répondre.
Et si Hubert Falco obtient gain de cause auprès des Sages, l'actuelle maire par intérim Josée Massi pourrait être contrainte de lui laisser la place. Seule une condamnation définitive pourra alors le priver de la ville et de la métropole de Toulon.