Draguignan: les soignants se sont mobilisés samedi pour dénoncer le manque de moyens à l'hôpital

Depuis 29 octobre, les urgences de nuit de Draguignan sont fermées. Cette décision a été prise car l'hôpital manque de personnel et de moyens financiers: depuis plusieurs semaines les départs se multiplient en raison des difficultés financières et des conditions de travail difficiles. C'est pour dénoncer cette situation que les soignants se sont rassemblés dans les rues de la ville ce samedi.
Les personnes présentes témoignent d'une situation qui a empiré avec la crise sanitaire du Covid-19 et la fermeture de nombreux lits. En 2017, il y avait 15 médecins aux urgences de nuit de la ville, ils sont désormais 6. Seules les urgences vitales sont désormais prises en charge entre 20h30 et 8h30. Et encore, le personnel soignant craint désormais que ce ne soit plus le cas au sein du centre hospitalier de Draguignan.
"Nous sommes une infirmière et une aide-soignante pour 15 à 18 malades"
"Dans mon service, nous étions 6 avant la crise sanitaire. Aujourd'hui nous ne sommes plus que 4. C'est donc difficile de faire tourner les plannings et les balances horaires explosent les plafonds", expose Sandrine Respaud, infirmière en pneumologie à l'hôpital de Draguignan.
Autre conséquence, "quand nous sommes confrontés à la souffrance des familles à la suite d'un patient décédé, nous ne pouvons pas souffler cinq minutes pour pleurer", regrette-t-elle.
Patricia Duthe, aide-soignante et secrétaire générale CGT à l'hôpital de Draguignan témoigne elle aussi du manque de personnel et du peu de considération des malades qui en découle: "nous sommes une infirmière et une aide-soignante pour 15 à 18 malades. Nous ne pouvons pas faire du bon travail et nous rentrons à la maison avec la boule au ventre parce qu'on se dit qu'on n'a pas été suffisamment près d'eux. Dans les lits, ce ne sont pas des pommes de terre, ce sont des gens et ils ont besoin d'être rassurés. Mais nous n'avons plus le temps car nous sommes à flux tendu."