Draguignan: les pompiers sous tension après la fermeture des urgences de nuit de l'hôpital

Les pompiers sont de plus en plus sollicités dans le secteur de Draguignan. Cette situation s'explique par la fermeture des urgences de nuit de l'hôpital de la ville en raison d'un manque d'effectifs. Sur les 18 médecins nécessaires, six seulement assurent le fonctionnement du service. Désormais, à partir de 20h30, le service est suspendu jusqu'à 8h30 le matin.
Une augmentation du temps d'intervention
L'impact de la fermeture se fait déjà ressentir sur l'activité des pompiers varois qui effectuent entre quatre et sept interventions par nuit dans ce secteur, selon le colonel Éric Grohin, directeur du SDIS 83, interrogé au micro de BFM Toulon Var. Ce dernier constate notamment une augmentation de leur temps d'intervention qui a presque doublé avec la fermeture des urgences la nuit.
"L'hôpital de Draguignan a la particularité de drainer des victimes que nous emmenons du Haut-Var jusqu'à l'hôpital de Draguignan mais aussi de la région dracénoise. (...) Ces quatre à sept interventions par nuit qui durent normalement une heure du départ de la caserne jusqu'au retour des effectifs à la caserne, durent aujourd'hui 1h50", déplore le colonel Éric Grohin au micro de BFM Toulon Var.
Avec des interventions d'une durée plus longue, des sapeurs-pompiers supplémentaires sont désormais nécessaires pour assurer le bon déroulement des opérations.
"Nous avons dû augmenter nos effectifs de 10 sapeurs-pompiers qui sont répartis sur les différents centres de secours autour", affirme Éric Grohin.
"Un impact "non-négligeable"
Malgré cette augmentation, les pompiers restent "en flux tendu d'effectif", selon le directeur du SDIS du département. Celui-ci espère désormais que cette situation jugée complexe, ne "dure pas".
" À l'approche des fêtes et avec les intempéries, nos effectifs sont en tension (...) C'est assez compliqué d'envisager cela sur du long terme", soutient Éric Grohin.
Ce dernier rappelle toutefois que le Samu, également en effectif tendu, essaie de limiter le nombre d'interventions d'urgence pour les sapeurs-pompiers. Il estime que l'impact de la situation est "non-négligeable" en ce moment. "Tous les services sont sous tension", précise-t-il.
Les salariés de l'hôpital de Draguignan ont eux dénoncé il y a plusieurs semaines, le passage en mode dégradé des services d'urgence de nuit de l'hôpital expliquant notamment avoir des "soignants découragés".
Plusieurs dizaines de personnes incluant des élus locaux et des personnels hospitaliers s'étaient aussi rassemblées il y a 10 jours devant les urgences de l'hôpital de Draguignan pour dénoncer la fermeture de ce service.
"La question du secteur hospitalier et de l'offre publique de soin est extrêmement menacée", s'était alarmée Pauline Vignoles, vice-présidente de la Commission médicale d'établissement au micro de BFM Var fin octobre. Depuis la publication d'un avis du Conseil scientifique, plusieurs hôpitaux ont alerté sur la pénurie de lits, mais surtout de soignants, en France.