BFM Var
Var

Déclarée morte après sa disparition, une femme finalement retrouvée par sa fille dans un Ehpad du Var

Ehpad - Photo d'illustration

Ehpad - Photo d'illustration - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Michèle avait disparu en 2001, vraisemblablement volontairement. Sa fille, qui avait perdu tout espoir de la revoir un jour, a appris en 2019 qu'elle était bel et bien en vie. Aujourd'hui, elle peine à comprendre comment elle pu ne pas en être informée avant.

Karine Maurel-Carrière, Héraultaise de 50 ans, avait perdu tout espoir de revoir un jour sa mère, Michèle. Cette dernière, disparue en 2001, avait été déclarée morte par la justice en 2016, comme le veut la procédure dans ce type de situation. Michèle est pourtant bien vivante, installée dans un Ehpad varois. Karine Maurel-Carrière, peine à comprendre comment elle a pu ne pas en être informée avant 2019.

Cette histoire pour le moins ubuesque, la quinquagénaire l'a racontée à nos confrères de France Bleu et du Parisien. Elle commence en 2000. Michèle vit très mal le décès de son père et sombre dans "un délire paranoïaque dirigé contre sa fille", retrace cette dernière, même si aucune pathologie n'a jamais été officiellement diagnostiquée.

Michèle est peu après victime d'un accident de voiture. Elle poursuit sa convalescence à Montpellier, près du domicile de sa fille, mais souffre toujours de crises épisodiques. Puis elle disparaît un jour, sans donner de nouvelles.

18 ans plus tard, un courrier

"Les jours passent, puis une semaine, puis deux. Je n'ai pas de réponses de ma mère et je finis par déclarer sa disparition", témoigne Karine sur France Bleu.

Le véhicule de Michèle finit par être retrouvé à l'aéroport de Nîmes quelque temps après. Karine Maurel-Carrière pense alors que la disparition de sa mère est volontaire et qu'elle a quitté le pays. Cette dernière l'avait déjà abandonnée quand elle était âgée de 8 ans.

En 2016, Michèle finit par être déclarée officiellement morte par la justice, 15 ans après sa disparition.

Mais trois ans plus tard, soit 18 ans depuis la disparition de sa mère, Karine reçoit un courrier de l'Union départementale des associations familiales (Udaf) du Var. L'Udaf, nommée tutrice de Michèle, lui apprend que cette dernière est bien en vie. "Je pense alors qu'il s'agit d'une erreur...", assure Karine Maurel-Carrière. Plusieurs semaines après, elle décroche son téléphone. Une autre nouvelle lui est annoncée: sa mère était sans domicile jusqu'à son placement dans un Ehpad en 2014.

"Pas très loquace"

Karine est stupéfaite. Elle sollicite une avocate pour tenter de comprendre comment on a pu en arriver là. Aujourd'hui encore, le flou persiste dans cette affaire. Si la décision de justice prononçant la mort de Michèle avait bien été transmise à l'état civil de Montpellier, l'information n'est vraisemblablement pas remontée jusqu'à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), ni jusqu'à l'Udaf du Var et encore moins jusqu'à sa fille. Michèle, pour sa part, "n'était pas très loquace", précise l'Udaf au Parisien, et a mis des années à mentionner l'existence de sa fille.

Deux ans après la réception du courrier de l'Udaf, Karine Maurel-Carrère n'a toujours pas revu sa mère. Le contexte sanitaire n'a certes pas facilité cette réunion familiale, mais elle craint que Michèle ne refuse de la recevoir, elle et ses enfants. Elle entend néanmoins enclencher la démarche prochainement.

En attendant, Karine Maurel-Carrère a pris la décision de raconter son histoire, avec pour objectif d'empêcher que ce genre de situation "n'arrive à d'autres". Pour donner davantage d'écho à son propos, elle envisage d'écrire à Emmanuel Macron.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions