L’algorithme de Netflix accusé de duper les utilisateurs noirs

- - Netflix
Vous êtes-vous déjà interrogé sur la pertinence des vignettes des contenus présents sur Netflix? Des utilisateurs noirs accusent la plateforme de streaming de racisme, rapporte le Guardian. Sur Twitter, Stacia L. Brown, auteure et créatrice du podcast Hope Chest, s’interroge sur la raison pour laquelle on lui illustre la comédie Like Father avec deux personnages secondaires (que l'on aperçoit à peine dans la bande-annonce) joués par des acteurs noirs, alors que les personnages principaux sont interprétés par des blancs, Kristen Bell et Kesley Grammer.
"Autres utilisateurs de noirs de Netflix: est-ce que ça vous fait ça? Des affiches avec les acteurs noirs pour vous inciter à regarder? Ce film met en vedette Kristen Bell/Kelsey Grammer. Ces acteurs ont passé 10 minutes cumulées à l'écran", s'indigne-t-elle.
Des vignettes (trop) personnalisées?
Autre exemple avec le film anglais Love Actually. Les rôles principaux sont tenus par Hugh Grant, Emma Thompson et Colin Firth, tous trois blancs. Mais Netflix met en avant le couple formé par Keira Knightley et Chiwetel Ejiofor, un acteur noir.
Au Guardian, Tobi Aremu, 26 ans, cinéaste de Brooklyn, déclare: "C'est au-delà du sentiment d'avoir été dupé. [...] Essayez de présenter les choses comme elles sont. Je me demande ce que pensent les créateurs de ces contenus. Si c'était moi, je serais très contrarié."
"Nous ne demandons pas aux membres leur race"
Netflix personnalise la plateforme à l'extrême. Le service modifie les vignettes utilisées pour présenter les films et séries selon les habitudes des utilisateurs. Mais la firme réfute toutes les accusations de racisme.
"Nous ne demandons pas aux membres leur race, leur sexe ou leur appartenance ethnique. Nous ne pouvons donc pas utiliser ces informations pour personnaliser leur expérience personnelle sur Netflix. La seule information que nous utilisons est l'historique de consultation d'un membre", explique la plateforme au Guardian. En juin, Jonathan Friedland, le principal porte-parole de Netflix, était renvoyé pour avoir utilisé deux fois l'insulte "nigger" ("nègre", en français) lors de réunions.