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Twitter plus enclin à se soumettre aux demandes de gouvernements depuis l’arrivée d’Elon Musk

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Depuis l’arrivée du milliardaire à la tête de Twitter, le réseau social semble davantage ouvert aux demandes des gouvernements, notamment pour la censure ou la surveillance.

Demander à supprimer des messages controversés? Pas de problèmes. Réquisitionner une identification de compte anonyme? Aucun soucis également pour Twitter qui, selon des données récoltées par Lumen (une base de données regroupant ordonnances des tribunaux et demandes des agences gouvernementales) et relevé par le média spécialisé Rest of World serait de plus en plus enclin à accepter les demandes d'Etats depuis l'arrivée d'Elon Musk.

Le site a ainsi comparé le nombre de demandes reçues par Twitter au cours des dernières années. Entre octobre 2021 et 2022, 338 demandes gouvernementales ont été reçues par l'entreprise et entre avril 2022 et octobre 2022, 550 réquisitions ont été faites. Mais depuis la prise de fonction d'Elon Musk en octobre 2022, 971 demandes ont été recensées.

Aucune demande refusée

Et ce qui interpelle surtout Lumen est la tendance qu'a l'entreprise américaine pour accepter les demandes. A de nombreuses reprises auparavant, des sollicitations avaient été refusées par Twitter. Aujourd'hui, les rapports montrent qu'aucune demande n'a été déclinée par le réseau social.

Cette propension à accepter toute demande peut s'expliquer par les licenciements réalisés par Elon Musk depuis son arrivée. Avec moins de personnels dédiés à la modération et à la gestion de la plateforme, l'entreprise n'est plus disposée à contenir les nombreuses demandes gouvernementales.

Demandes du gouvernement turc

Dans le détail, 808 demandes sur les 971 ont été acceptées, 154 cas ont été résolus de manière partielle et 9 n'ont reçu aucune réponse spécifique. Toutes ces demandes comprenaient entre autre des ordres de supprimer des messages controversés ou d'obtenir des informations sur des comptes anonymes.

Lumen indique également les pays qui sont le plus disposés à interpeller la plateforme. La Turquie est ainsi le pays le plus procédurier avec 489 demandes, suit l'Allemagne avec plus de 250 demandes puis l'Inde avec environ 45 ordres. La France pointe elle à la cinquième place avec moins d'une trentaine de réquisitions.

A noter que ces données récoltées par Lumen reposent sur de l'auto-déclaration réalisée par les plateformes. Aucune législation n'oblige les différents réseaux sociaux à donner des rapports complets. Le site de données s'inquiète d'ailleurs de l'absence de comptes-rendus de la part de Twitter, qui a cessé depuis environ deux semaines de transmettre ses rapports.

Julie Ragot