Traitée comme les “outils de propagande” russes et chinois, la radio publique américaine quitte Twitter

C’est une première pour Twitter: l’abandon de la plateforme par un média majeur. En l'occurrence, NPR, la radio publique américaine, qui publie ce 12 avril un article à ce sujet. Cette décision fait suite au récent ajout d’un avertissement accolé à son profil Twitter, évoquant un financement “gouvernemental”. Un élément mis en place en août 2020, mais qui était jusque-là réservé aux médias dont la ligne éditoriale est contrôlée par certains Etats autoritaires, comme la Russie et la Chine.
NPR, comme la BBC
Sur Twitter, NPR a diffusé des messages invitant les internautes à lire ses contenus sur d’autres plateformes. Le média explique regretter d’avoir été qualifié “dans les mêmes termes utilisés pour les médias de propagande russes, chinois, ou issus d’autres pays autocratiques”.
Les 52 comptes thématiques et généraux affiliés à NPR resteront en ligne sur Twitter, mais plus aucun nouveau contenu n’y sera diffusé. Son compte principal (@NPR) est suivi par quelque 8,8 millions d’internautes.
Pour NPR, le qualificatif affiché par Twitter est “faux et trompeur”, seulement 1% des 300 millions de dollars de budget de l’organisme à but non lucratif étant alimenté par les fonds fédéraux des Etats-Unis.
Le média public américain n’est pas le seul dont l’indépendance éditoriale est remise en cause par Twitter: au Royaume-Uni, le compte Twitter de la BBC a également été modifié en ce sens. Dans le même temps, Elon Musk a décidé de mettre fin aux sanctions algorithmiques liées à cette classification, qui impliquaient des limites en termes de visibilité. Une action qui a donc directement profité aux médias d’Etat russes ou chinois.
Le choix de NPR intervient après de multiples tensions entre Elon Musk et les médias, qu’il souhaite voir payer pour obtenir des badges de certification, afin de renflouer les caisses de la plateforme.
Il s’est récemment attaqué au New York Times, après avoir temporairement bloqué le compte de journalistes critiques à son égard. S’affichant comme fervent défenseur de la liberté d’expression, Elon Musk a mis en place un système de réponse automatique à toute demande de journaliste par mail: un émoji “crotte”.